EDITO

Le Ramadhan et l’espace public

« Comme on aurait aimé voir l’Algérie aussi festive et respirant la joie de vivre douze mois sur douze ». Beaucoup de citoyens se disent cette phrase en ces temps de piété, de solidarité , d’entraide et de soirée festives avec des programmes culturels pour tous les goûts. On s‘est également dit la même chose l’année dernière et celle d’avant. Il n’y a pas de secret, en fait le Ramadhan a ceci de formidable est qu’il peint la vie des Algériens aux couleurs de l’humanisme, directement inspiré de l’islam. Le véritable islam s’entend, qui magnifie ce qui est beau dans toute personne. Il est, en effet, désormais clair et acquis que ce mois du calendrier lunaire apporte énormément de choses aux Algériens. Outre qu’il les renvoie à leur sens de la solidarité et de la fraternité, il leur fait découvrir qu’il y a une vie après le coucher du soleil. Grâce au mois sacré, les citoyens des quatre coins du pays parviennent à vaincre leur aversion des sorties familiales nocturnes et animent ainsi ses villes et villages. Les onze autres mois de l’année, l’Algérie se résume à des villes-dortoirs où le divertissement est presque proscrit.

Ce qu’il faut admettre aussi, c’est que pendant le mois de Ramadhan, les Algériens de la classe moyenne, avec un pouvoir d’achat et un désir de festoyer en famille et dans une ambiance sécurisée découvrent avec une grande satisfaction que nos villes sont globalement très sûres. La force du nombre fait que l’animation prend le pas sur les appréhension et les citoyens en arrivent même à s’oublier jusqu’à des heures tardives dans les places publiques. La preuve, en occupant passivement des espaces qui, à l’origine, leur sont consacrés. Mais force est de constater qu’ils n’en usent que pendant un mois. En tout état de cause, les soirées ramadanesques nous apprennent que les Algériens apprécient les rencontres familiales nocturnes qui se passent parfaitement bien et impriment de beaux souvenirs dans les têtes.

Les centaines de familles qui se baladent, juste pour le plaisir de flâner. Ces pères de familles tout heureux de circuler avec leurs enfants sans avoir à craindre une bagarre à tous les coins de rues. Cette ambiance festive durera encore le temps des quelques jours qui nous séparent de l’Aid El Fitr. Les Algériens se promettent d’en profiter. Mais gageons qu’après le mois sacré, la majorité des Algériens retournera à sa quotidienneté plutôt morose et mettra au placard toute cette joie de vivre pour la ressortir le début du mois de mars de l’année prochaine. En attendant, les uns et les autres traîneront les onze mois de l’année ce goût inachevé de la fête et ne comprendront pas pourquoi ils n’osent pas occuper l’espace public de manière permanente…

Par Nabil.G

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