Oran

Rencontre à l’EH «Thami Medjbeur» à l’occasion de la Journée internationale du SIDA:
La communication sanitaire au centre des débats

La communication sanitaire été au centre des débats lors de la rencontre organisée mercredi passé à l’EH « Thami Medjbeur » à l’occasion de la Journée internationale du SIDA sur initiative conjointe du ministère de la Santé et de la Direction de la wilaya de la Santé et placée sous le patronage de la direction de l’EH dirigée par le DG Khaldi Karim, à laquelle ont assisté les professionnels de la santé.

L’importance du thème, à savoir celui de la communication sanitaire, prônée comme stratégie nationale dans la lutte contre l’évolution du Sida en Algérie, a suscité de vifs débats entre les participants, dans le sens où, ce concept, a fait ses preuves lors de l’avènement de la pandémie, et s’avère désormais primordial dans la transmission du message au malade du Sida afin d’établir avec lui un lien de confiance, expliquera, Horch Karim, docteur en sociologie, chargé de communication auprès de la direction de la Santé de la wilaya d’Oran.
Le comportement sanitaire vis-à-vis du VIH, le sentiment de culpabilité, le vécu psychologique, la perte de dignité, le sentiment de vengeance envers la société sont, entre autres, autant de perceptions subies ou rencontrées par le sujet atteint, ajoutera en substance Mr Horch.
Deux vidéos élaborées et montées par le département de communication de l’EH « Thami Medjbeur », montrent la tragédie vécue par la population atteinte du VIH qui n’épargne aucune catégorie d’âge, ni de sexe de cette population.
Selon Erdimi Saïd, chargé de communication de l’EH et animateur de la rencontre, les deux documentaires ont pour but de montrer d’une part, les ravages de la maladie du VIH et de l’autre, la souffrance dans laquelle se confinent les personnes malades qui n’osent pas dévoiler leur maladie aux yeux de la société.
Des propos explicitement relayés successivement par les docteurs, Mme Sebaâ, chef de service infectiologie au niveau de l’EH Thami Medjbeur et Mme Mekides, chef du centre de dépistage au niveau du même établissement, principales modératrices de cette rencontre sur le SIDA.
Le docteur Sebaa, retracera d’abord les symptômes qui caractérisent l’atteinte au VIH et qui se manifestent par la perte de poids, les mycoses, la faiblesse de l’immunité, l’exposition aux contaminations, tout en expliquant que la non-protection lors des rapports sexuels, le tatouage ainsi que d’autres procédés sont à l’origine de la contamination au VIH.
Pour sa part, le docteur Mekides, confiera que la stigmatisation de la maladie du VIH est un facteur handicapant pour mener le malade vers une guérison efficace.
Le ou la malade, dévoilent rarement leur maladie par peur d’être culpabilisés aux yeux de leurs proches, entourage et la société entière.
Le VIH est perçu comme une maladie de la honte, alors que beaucoup de personnes peuvent le contracter sans qu’elles ne le sachent et de ce fait, elles en sont des victimes.
Pour le docteur Mekides, la lutte contre la propension de la maladie du VIH et la prise en charge des malades doivent mobiliser toutes les franges de la société, dont notamment celle qui n’en est pas directement concernée, car estime-t-elle, nul n’est à l’abri.
Il est vrai que l’Etat déploie des moyens colossaux pour lutter contre le fléau, et qu’à cet effet, il est estimé que la vulgarisation de la communication sanitaire et la révision de la carte sanitaire à travers le territoire national, permettraient de mieux l’endiguer, tout en faisant baisser la pression sur les quelques centres de dépistages existants.
L’installation du premier laboratoire de la sociologie de la Santé et les accompagnements de l’OMS, sont autant d’atouts pour mieux gérer la maladie et éventuellement l’éradiquer vers les années 2030.

Karim Bennacef

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