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La dernière course dans un marché aux prix qui flambent : ce mouton qui se fait désirer

Trois jours nous séparent de l’Aïd El Adha. Et cette année la cherté du mouton du sacrifice est unanimement constatée à travers les marchés à bestiaux du pays. Partout les citoyens sont confrontés à l’envolée des prix. Des différences qui vont d’un million à deux millions de centimes par rapport aux années précédentes.

Beaucoup de citoyens hésitaient à accomplir ce sacrifice et semblaient décidés à se maintenir à cette décision. Mais ces derniers jours ont, un peu, changé la donne. Devant le désir de se conformer aux préceptes de cette sunna, mais aussi le poids de la pression sociale, ils ont fini par changer de position. Résultat les va et vient sur les marchés ou les « soug », comme on qualifie ces marchés, sont devenus incessants et un monde fou commence à se faire remarquer sur ces lieux. Pas forcément pour acheter, mais pour au moins s’enquérir des prix.

Mais tout le monde est conscient que cette année il faut bien descendre d’un étage dans le choix de son mouton. Le grand et gros mouton attendra cette fois, et on se rabat sur le mouton de 12 ou 14 mois que l’on peut se permettre en dessous des huit millions, aux alentours de 6.5 ou 7 millions, car celui de deux ans et plus se négocie à partir des 10 millions de centimes, et pouvant atteindre des folies jusqu’à 15 et même 17 millions de centimes.

Sur un autre volet,les raisons de cette surenchère s’expliquent par plusieurs paramètres. L’inflation, avancent les plus « savants » rencontrés dans les marchés visités par Ouest Tribune, alors que d’autres incombent cette situations aux intermédiaires, ces « parasites », souvent fonctionnaires ou tout simplement courtiers ou chômeurs, qui achètent auprès des éleveurs de petit troupeau de moutons, opération appelée communément  » joumla », et les revendent avec des marges oscillant entre 5000 et 10000 dinars.

Les éleveurs, quant à eux, expliquent cette augmentation des prix par les difficultés auxquelles ils font face, en particulier la hausse des prix des aliments de bétail, mais aussi la sécheresse et le manque des endroits de pâturage qui est une conséquence directe de cette sécheresse qui frappe le pays, notamment dans la région ouest. Des explications qui peinent à convaincre les citoyens qui se disent plumés, et par ces éleveurs et par les intermédiaires.

Des citoyens, notamment ceux des grandes villes, qui n’hésitent pas à faire des centaines de kilomètres pour aller voir les moutons à la source et acheter directement des grands éleveurs. Ainsi on s’organise pour se rendre dans les régions pastorales des Hauts plateaux, comme Djelfa, El Bayadh ou ailleurs où l’on pense dénicher l’oiseau ou plutôt le mouton rare.

Mais dans tout cela, il y a une chose sûre, ces tout derniers jours. Nous sommes en pleine phase de la fièvre d’achat, et même ceux qui hésitaient ou disaient même ne pas acheter cette année ont fini par casser leur tirelire et tentent de se débrouiller un petit mouton  » pour les enfants », afin de ne pas perdre la face devant les voisins et la famille. Un coup classique qui se répète chaque année, même si les raisons changent. Ainsi on écume, la journée durant, marchés et fermes des alentours en espérant trouver la bonne affaire et revenir avec ce mouton tant désiré et accomplir le sacrifice, et surtout s’éviter les questions et le regard faussement compatissant de son entourage.

Enfin il y’a cette autre catégorie d’acheteurs qui, eux, misent tout sur le dernier jour, car ils sont convaincus que les éleveurs comme les intermédiaires ( notamment ces derniers) sont obligés de liquider leur marchandise avant le premier jour de l’Aïd, car ils ne peuvent se permettre de se retrouver avec leurs moutons sur les bras qu’ils ne peuvent ni nourrir, ni entretenir après cette date. Et peut -être qu’ils seront obligés de revoir leurs prix à la baisse. C’est du moins là, l’espoir et la dernière carte, de ces acheteurs de la dernière minute, pour pouvoir se procurer un mouton à moindre prix.

Enfin et sur un tout autre plan, le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique à , dans un communiqué, annoncé le lancement de la campagne de sensibilisation à l’opération de collecte des peaux des bêtes sacrifiées lors de l’Aïd El-Adha. Une campagne qui a pour objectif de « participer à la promotion de l’industrie du textile et du cuir », à travers l’utilisation des peaux comme intrant, tout en contribuant à la préservation de l’environnement. Pour cela, les citoyens sont appelés à adhérer à cette démarche, « en veillant à l’état des peaux lors du dépeçage, en évitant leur lavage avec de l’eau, en salinisant la surface tendre de la peau, et en la déposant à l’emplacement indiqué ».

Nabil. G

 

 

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