La difficile équation du budget familial
Si à la veille de cet Aïd El Adha, les prix du mouton du sacrifice restent encore loin des bourses des familles algériennes, notamment celles aux revenus moyens et faibles, la bonne nouvelle vient des marchés des fruits et légumes.
En effet les prix de ce côté là restent stables et même au plus bas par rapport à ce que l’on a connu ces derniers mois. Les ménagères ne se privent pas de fruits et font le plein pour les pommes de terre, tomates, courgettes, oignons et autres.
Cela en attendant et en espérant surtout que les prix des moutons puissent connaître un recul plus ou moins acceptable pour enfin pouvoir s’acheter le mouton que les enfants attendent avec impatience et pouvoir ainsi s’acquitter de cette sunna si chère aux Algériens.
Mais à ce jour, et à moins de deux jours de l’Aïd, les marchés maintiennent leurs prix, et un mouton de qualité moyenne ne se négocie pas en dessous des sept millions de centimes. Des prix qui bloquent plusieurs pères de familles qui auraient aimé gérer leur bourse au meilleur, car pour beaucoup c’est tout un programme assez lourd en dépense qui les attend en cette période estivale, avec notamment les vacances, mais aussi juste après la rentrée scolaire et ce qu’elle exige comme budget devant laquelle on ne peut faire l’impasse.
Un dilemme certes pour beaucoup de familles qui doivent jongler pour trouver le juste équilibre dans leurs dépenses et surtout éviter de s’endetter et ne pas pouvoir maintenir leur programme au mieux de l’intérêt de leurs enfants.
Selon nos reporters qui se sont déplacés sur les marchés à bestiaux, les prix restent élevés et beaucoup de citoyens sont revenus bredouilles de leur expédition qui devient quasi quotidienne pour certains d’entre eux, sans pouvoir enfin mettre la main sur ce mouton du sacrifice qui se fait encore désirer.
Et selon les échos glanés sur les lieux de vente, les raisons de cette envolée des prix sont multiples. Des raisons qu’avancent systématiquement les éleveurs, maquignons et autres revendeurs comme un cours appris par coeur et qu’ils récitent à chaque fois et devant chaque potentiel acheteur. La sécheresse, la cherté des aliments de bétail, les frais des vétérinaires, tout est balancé pour justifier cette hausse. Mais à voir de plus près ce sont surtout les revendeurs qui imposent les prix, leurs prix, qui leur permettent de gagner un maximum de blé, pas celui des bêtes, mais de l’argent qu’ils brassent à chacune de leur transaction.
Par Abdelmadjid Blidi