La diversification, un objectif majeur
Dans un peu plus d’un mois, l’immense ligne ferroviaire minière sera totalement réalisée. Les usines de traitement de fer de Béchar seront directement reliées à la mine de fer de Ghar Djebilet. Premier gisement de cet importance à émerger sous le drapeau de la République. Cette réalisation écrit une nouvelle page dans l’épopée algérienne, à savoir que la souveraineté économique passe par la capacité de diversifier les ressources et d’affirmer une autonomie productive qui résiste aux aléas des marchés mondiaux.
En d’autre termes, ce gisement n’est pas seulement une ressource de plus à exploiter, c’est l’émergence d’un modèle de croissance que l’Algérie souhaite légitimement depuis des décennies. Il reste que ce saut qualiticien ne signifie pas pour autant un renoncement à l’énergie en tant que levier. Il propose une logique complémentaire, une économie plus résiliente, capable d’offrir des opportunités dans des secteurs miniers, métallurgiques et manufacturiers. En ce sens, Ghar Djebilet devient un symbole d’ouverture stratégique, une passerelle entre le potentiel naturel et les capacités humaines qui peuvent le transfigurer en richesse durable.
Mais entendons-nous bien, la mise en valeur d’un gisement, même prometteur, exige des investissements lourds et une gouvernance transparente. Il faut des compétences techniques, des partenariats locaux et étrangers responsables, une régulation ambitieuse et une infrastructure adaptée pour éviter les pertes et pour intégrer les retombées sur la population de Tindouf, en premier lieu. C’est dire donc que le premier pas est certes historique, mais ce n’est qu’un premier pas qui devra être suivi par des milliers d’autres sur la voie du développement économique et humain d’une Algérie forte, souveraine et prospère.
À l’échelle régionale et internationale, ce gisement prometteur est appelé à s’imposer comme un véritable levier de diversification qui s’inscrit dans une perspective économique régionale. L’or noir a longtemps été le seul « grand récit » exportable. Le fer, bientôt le phosphate, le zinc et le plomb pourraient écrire une autre narration, plus robuste, moins exposée aux chocs énergétiques. Cela exige toutefois une politique industrielle cohérente, dont l’objectif n’est rien d’autre que de transformer la matière première en valeur ajoutée locale, en emplois qualifiés et en technologies transférées. C’est exactement l’ambition de l’Algérie qui ne se voit pas comme un éternel fournisseur de matière première, mais comme un acteur économique majeur en Afrique du nord et en Méditerranée.
En somme, il y a dans la prochaine inauguration de la ligne minière la promesse d’une Algérie qui affirme sa souveraineté et s’ouvre à un futur où richesse et justice sociale s’amplifient mutuellement.
Par Nabil.G