EDITO

La face hideuse du colonialisme

Encore une fois, les relations algéro-françaises prennent le chemin d’un long tunnel d’où l’on ne peut deviner la fin, tellement la bassesse française dans le dossier sahraoui est grande. Il est clair que pour les trois ans restants de la mandature d’Emmanuel Macron, les deux pays n’auront visiblement rien à se dire.

La reconnaissance officielle contre la légalité internationale de la prétendue marocanité du Sahara Occidental constitue un précédent grave qui peut mener le Maghreb dans une direction inquiétante. En confirmant une situation coloniale, la France d’Emmanuel Macron commet un impaire grave à l’endroit de tous les principes des droits de l’homme et des libertés des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Cette attitude quasi criminelle à l’encontre du peuple sahraoui amène à penser que la France ne s’est toujours pas débarrassée de son passé colonialiste. Bien au contraire. Le président Macron a démontré que lui et ses prédécesseurs ne font cas des droits de l’homme que sous la contrainte d’une révolution violente. Ce fut le cas en Algérie entre 1954 et 1962, c’était le cas, il n’y a pas si longtemps en Calédonie, sans oublier les coups de sang des armées malienne, nigérienne et burkinabè.

En un mot comme en mille, il est visiblement difficile de faire entendre raison à un « blanc », lorsqu’il se voit détenteur de la vie d’êtres humains. Et pour cause, en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité de l’Onu, la France avait de tout temps l’opportunité de soutenir l’aspiration légitime des peuples à l’indépendance. Elle a barré la route à toutes les initiatives et n’a consenti à approuver des référendums que sous la contrainte, pour aller ensuite en parfaite hypocrite se faire représenter pour les obsèques de Nelson Mandela, tout en saluant le massacre inhumain du président Mouammar Kadhafi.

Maintenant que le masque de la France est définitivement tombé, il est entendu que les belles phrases des dirigeants de l’Hexagone sur la refondation des relations algéro-françaises, les rapports « d’égal à égal » entre Alger et Paris, le co-développement et toutes les expressions toutes faites ne sont que des phrases creuses qui font fonction de pièges, déjà tendus à d’autres pays africains qui se retrouvent aujourd’hui en grandes difficultés socio-économiques.

La double face hideuse du régime français nous renvoie la dure réalité qu’il n’existe pas de moral en politique lorsqu’on est « blanc » et occidental. Ce que fait Macron d’autres occidentaux, sans foi ni loi, l’ont fait. S’il y a une leçon à retenir dans cette séquence franco-marocaine, c’est que les relations internationales reposent exclusivement sur les intérêts. Ceux qui animent Macron sont loin d’être amicaux…

Par Nabil.G

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