Oran Aujourd'hui

La lutte sans faille contre les traversées suicidaires

L’ installation de caméras de surveillance et la démolition des abris à bateau construits illicitement sur les plages de la corniche oranaise s’inscrivent, nous dit-on, dans une stratégie de lutte sans merci contre les tentatives de traversées illégales vers les côtes espagnoles. Jamais, nous expliquent des observateurs avertis, les candidats à la harga n’ont été aussi nombreux, alimentant l’offre de réseaux et de clans mafieux amassant des sommes d’argent colossales grâce à ce juteux créneau. Depuis quelque semaines, plusieurs perquisitions et saisies d’embarcations et d’ équipements nécessaires aux traversées clandestines ont été opérées sur le territoire de la daïra d’Aïn El Turk. D’impressionnantes quantités de carburant ont été découvertes, stockées ici et là dans des jerricans le long du littoral. Avec la pandémie du Covid19 impliquant le confinement et l’interdiction de circuler après 20 heures, le fléau de la «harga organisée» a pris de l’ampleur, devenant une activité parallèle très prisée par toutes sorte d’énergumènes, au profil de trafiquants mafieux, avides de gains illicites. Sans parler de ceux, parmi les candidats à l’émigration clandestine, qui s’organisent eux-mêmes en peloton autonome pour prendre la mer, la nuit ou très tôt le matin, dans l’espoir de rallier le présumé Eldorado des côtes de la péninsule ibérique. Et depuis, les habitants et les riverains de ces zones côtières ne cessent de déplorer et de dénoncer les nombreux actes de vandalisme prémédités, qui ciblent régulièrement le réseau d’éclairage public, câbles et poteaux électriques, installés dans certaines zones du littoral d’Ain El Turk. Un véritable sabotage, permettant évidemment de créer l’obscurité nécessaire à la mise à l’eau d’une embarcation pour lancer une traversée clandestine. Et la semaine dernière, les autorités locales ont estimé utile et nécessaire de bloquer l’accès de ces embarcations à la mer en construisant des murs en béton avec des portes permettant uniquement le passage des piétons et des promeneurs. Une initiative très critiquée sur les réseaux sociaux où beaucoup ont dénoncé une atteinte à l’environnement et au paysage du bord de mer. «La ville tourne encore le dos à sa mer», ont repris certains nostalgiques de la littérature camusienne… En réalité, la lutte et la prévention contre le fléau des traversées suicidaires inclut la mise en œuvre de tous les moyens et de tous les dispositifs pouvant freiner le phénomène… Un seul algérien mort, noyé en mer, est un mort de trop !
Par S.Benali

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