Oran Aujourd'hui

La prédation n’épargne pas le logement social

Les récentes révélations du wali d’Oran sur la scandaleuse affaire des logements sociaux attribués par l’Etat mais qui restent inoccupés ou loués à des tiers par leurs bénéficiaires, ne cesse de nourrir sur les réseaux sociaux des polémiques et des commentaires acerbes. Le wali d’Oran avait indiqué qu’une enquête lancée récemment au niveau d’un seul quartier a montré que «près de 100 logements sociaux attribués il y a quelque temps sont à ce jour inoccupés tandis que 100 autres logements sont en location ».
Le responsable local a assuré que des procédures judiciaires vont « être entamées contre les contrevenants», tout en ajoutant que « ces logements inoccupés ou en sous-location vont être récupérés ». « Cette première opération de contrôle menée dans l’un des pôles d’habitat d’Oran va être généralisée à l’ensemble des cités », a encore averti le premier responsable de la wilaya, laissant entendre que des mesures plus fermes seront prises pour certaines cités de relogement, notamment celle ayant accueilli les familles évacuées des immeubles dits « bâtiments italiens ».
Des propos évidement applaudis et salués par ceux, nombreux, qui souhaitent, comme le wali d’Oran, voir la fin du règne des tricheries et des escroqueries qui gangrènent le terrain social oranais. On sait malheureusement que la gestion des affectations de logements sociaux, depuis des décennies, a été toujours pervertie par les passe-droits, la corruption, le clanisme et les dérives de bon nombre d’anciens responsables gestionnaires et élus locaux soucieux d’amasser l’argent facile par tous les créneaux possibles.
Les mauvaises langues locales citent souvent le cas de cet ancien wali qui se vantait d’avoir attribué des logements sociaux à des chanteurs et chanteuses de rai, des comédiens et autres artistes en vogue, tout en évitant de parler des logements affectés à des députés, des fonctionnaires de l’Etat et même à des «hommes d’affaires» aisés qui utilisaient l’appartement fermé en «garconniére» pour leurs récréations nocturnes. Dans les années 80, certaines cités comme celle des 1245 Lgts USTO ont été en grande partie occupées par des familles venues d’autres wilayas lointaines au gré des lieux de naissance de certains responsables locaux alors en poste à Oran.
Une pratique que personne ne pouvait dénoncer sans courir le risque d’être taxé de «régionaliste primaire». Car «n’importe quel Algérien ou qu’il se trouve a droit à un logement ou à un lot de terrain n’importe où sur le territoire national» affirmaient souvent les adeptes des constructions illicites et de l’anarchie urbaine dans les zones les plus convoitées. Et Oran, pour bon nombre de raisons, semble toujours classée au premier rang des grandes villes attractives…
Par S.Benali

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