Oran Aujourd'hui

A quand la réhabilitation du quartier de Sidi El Houari ?

Les services de la wilaya viennent d’indiquer que plusieurs chantiers seront lancés après le mois Ramadhan dans le cadre du fameux projet de réhabilitation et de sauvegarde du quartier historique de Sidi El Houari.

Cette annonce du wali d’Oran a été favorablement accueillie sur les réseaux sociaux, malgré bon nombre de critiques et de «lamentations» sur les retards et les balbutiements enregistrés depuis des lustres en matière de restauration et de préservation du patrimoine.

Selon des observateurs avisés, le projet de sauvegarde du quartier de Sidi El Houari a été depuis un demi-siècle à chaque fois reporté, parfois oublié, pour être finalement réduit au replâtrage des plaies urbaines cumulées par l’effritement du vieux bâti et les démolitions forcées de vieux immeubles en voie d’effondrement.

Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent de ce grand projet de réhabilitation du vieux quartier annoncé en 1970, d’un montant de plus de 4 milliards de DA et qui a été au fil du temps rangé au registre des improvisations sans lendemain qui pénalisent à chaque fois ce dossier.

Seuls quelques immeubles aux alentours de la place ex-Kleber et sur l’ancien Boulevard de Stalingrad ont été consolidés et réhabilités, à l’image du bâtiment abritant le siège actuel de l’OPGI.

Partout ailleurs, le quartier de Sidi El Houari, véritable musée à ciel ouvert, souffre d’une dégradation et d’une clochardisation avancée.

Ceux qui espéraient voir un jour les ruelles du quartier animées et attractives, offrant aux visiteurs des points de restauration, de détente et de repos reflétant l’identité et l’originalité du quartier, se rendent compte aujourd’hui de la tristesse des espaces lugubres autour des sites et monuments de ce quartier.

Même les alentours de la Mosquée du «Patron de la ville», l’Imam Sidi El Houari, n’ont pas échappé au laxisme et à la médiocrité dans la prise en charge globale du cadre urbain.

Aux alentours de l’ancienne église St Louis, rares, très rares sont les visiteurs nationaux ou étrangers voulant y faire un tour par curiosité, le jour, et encore moins la nuit.

En affirmant que le quartier connaîtra une réelle prise en charge après le mois de Ramadan, les autorités locales ne font surtout référence qu’à de futures opérations de démolition de vieilles bâtisses menaçant ruine après un relogement des familles occupant les immeubles.

La réhabilitation des bâtisses, des chemins piétons, des places publiques et de la voirie reste en l’occurrence inscrites dans les promesses et les velléités de tous les walis qui se sont succédé au chevet de la Ville.

Une fatalité mille et une fois dénoncée par les amoureux du patrimoine oranais qui rêvent de voir enfin cet ancien quartier réhabilité pour devenir véritablement un pôle d’attraction touristique digne d’une Ville aspirant au progrès et à la modernité.

Il n’est pas interdit de rêver…

Par S.Benali

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