«L’attractivité du territoire» par la «Culture et la créativité»…
Le cinéma, le livre, la chanson, la musique, le théâtre, la peinture, la bande dessinée, et d’autres créneaux de l’art et de la culture sont investis ici et là par des villes qui arrivent ainsi à sortir de l’anonymat et à renforcer leur attractivité au niveau régional et international.
Des villes, aux dimensions urbaines parfois très modestes, sont devenues célèbres sur la scène mondiale grâce à leur événement, artistique, culturel ou sportif qu’elles organisent chaque année avec succès.
Pour toutes les métropoles en quête de promotion du tourisme et d’attractivité, l’animation culturelle et la créativité artistique sont devenues des enjeux incontournables à la construction sociale et à la transformation économique.
De Marseille à Milan en passant par Beyrouth, Barcelone, Marrakech, Sfax ou Avignon, bon nombre de villes sont entrées avec brio dans cette compétition induite par la mondialisation des processus de production, d’échanges et de consommation.
Oran, la capitale de l’ouest du pays, qui a pourtant abrité bon nombre de rencontres, de salons et d’expositions internationales, semble rester à la traîne en termes de visibilité sur le terrain régional et mondial de l’animation artistique et culturelle.
On ne peut que s’interroger, et s’inquiéter de ces formes d’échec et de régression trop souvent constatées à Oran depuis des années, malgré les crédits importants dépensés par le secteur de la culture.
On sait que la ville d’Oran disposait jadis, de près d’une quarantaine de belles salles de cinéma implantées dans presque partout à travers les quartiers.
Aujourd’hui seules quatre ou cinq salles, dont une cinémathèque, sont en état de fonctionner dans les normes requises.
Malgré un splendide théâtre, des salles polyvalentes, un « palais de la culture », un « théâtre de verdure » une présumée «médiatique», un conservatoire municipal, et un «centre des conventions» permettant d’abriter des manifestations internationales, la capitale oranaise n’a pas encore réussi à dynamiser son secteur artistique et culturel et végète encore en ce domaine aux derniers rangs des grandes villes méditerranéennes.
On se souvient que pour abriter les premières éditions du Festival international du film arabe à Oran, les trois principales salles de cinéma de la ville ont dû être réhabilitées.
Tandis que bien d’autres sont laissées à l’abandon, dans un état de clochardisation désastreux.
Tout comme le festival du Rai qui n’a pas réussi à prendre racine à Oran et a été transféré dans la ville voisine de Sidi Bel Abbes, le festival du film arabe a lui aussi disparu du paysage oranais.
Aujourd’hui, seul le Théâtre reste quelque peu présent et actif sur la scène artistique locale.
Tandis que sous d’autres cieux, les grandes villes profitent des circulations de technologies innovantes, répondent à l’exigence de compétences, de talents, et de savoir-faire permettant d’assurer la qualité des produits artistiques et culturels, à Oran l’acte culturel reste dilué à travers quelques organes éparses, comme la vieille défunte ACVO ou l’Office culturel communal, qui se démènent pour remplir le vide et cultiver les illusions.
Par S.Benali