Laxisme, retards, et non respect des engagements
Il y a déjà un peu plus d’un an, en avril 2020, à l’occasion de la célébration de la Journée du Savoir (Yaoum El Ilm), le Président de la République a annoncé qu’il venait de donner l’ordre de restaurer toutes les «vieilles mosquées» d’Algérie. Tout en rendant hommage aux érudits et aux grands hommes ayant marqué l’histoire de la renaissance de la Nation, le président de la République avait judicieusement mis le doigt sur l’un des volets bien délaissé de la politique de préservation des monuments historiques. La déclaration du Président Tebboune, ordonnant aux responsables concernés, de procéder à la restauration de toutes les vieilles mosquées du pays ne pouvait qu’être applaudie par une majorité de citoyens oranais ravis d’apprendre enfin que d’ancien édifices religieux prestigieux depuis longtemps abandonnés et dégradés allaient être pris en charge et restaurés.
C’est le cas de cette vieille et belle mosquée du Pacha, construite en 1796 sous le règne du bey Mohamed El-Kébir, et qui depuis des décennies, attend toujours un sérieux projet de restauration. On sait pourtant que tous les quatre ou cinq ans, après l’arrivée d’un nouveau wali à Oran, les Oranais apprennent que des travaux de réhabilitation de la mosquée seront bientôt lancés. Des projets annoncés mais à chaque fois reportés ou abandonnés pour d’obscures raisons techniques et administratives. On se souvient notamment qu’en mai 2017, le groupe turc Tosyali-Algérie, leader africain de l’industrie sidérurgique, s’était engagé à prendre en charge la restauration de deux monuments de l’époque ottomane, à savoir, le palais du Bey Mohamed El-Kebir et la mosquée du Pacha. Les autorités locales de l’époque avaient annoncé le début des travaux du projet de restauration de la mosquée en juin 2018. Il n’en sera rien.
Il y a quelques jours, au micro de la radio locale El Bahia , la directrice de la culture de la wilaya d’Oran a annoncé un très prochain lancement de travaux de restauration du palais du Bey, de la Porte du Caravansérail, ainsi que la réhabilitation du Musée national «Ahmed Zabana», un tout nouveau projet récemment évoqué. Mais la mosquée du Pacha a été cette fois oubliée, en tout cas écartée des priorités citées par la responsable de la culture locale qui a précisé que ces projets, jusqu’ici pilotés par la direction de la l’Urbanisme et de la Construction, ont été transférée à la direction de la culture. «hadj moussa, Moussa el Hadj…» ironisent les mauvaises langues ornaises, depuis longtemps choquées et blasées par le laxisme chronique, les retards cumulés et le non-respect des engagements annoncés.
Par S.Benali