Nouvelle annonce de restauration du Palais du Bey

Les services de la wilaya ont annoncé la semaine dernière que le monument historique du Palais du Bey Mohamed El Kebir à Oran allait bénéficier d’un nouveau projet d’études pour la réalisation de travaux urgents de restauration et de préservation de l’édifice à l’abandon depuis des lustres.
On sait que le site du Palais du Bey est classé sur la liste nationale des biens culturels et historiques et occupe une place importante dans la mémoire et l’histoire d’Oran.
Les mêmes sources concernées ont indiqué qu’une enveloppe financière conséquente a été affectée au financement de cette étude devant définir la nature et le contenu des travaux prioritaires à engager.
On précise même qu’un appel d’offres sera lancé pour sélectionner le bureau d’études qui sera chargé de mener ce projet.
On ne peut donc, encore une fois, qu’applaudir et se féliciter de cette nouvelle annonce de future restauration du Palais du Bey construit à la fin du XVIIIe siècle et qui fait partie des sites historiques d’Oran datant de l’ère ottomane.
Le Palais du Bey couvre une superficie de plus de 5 hectares et comprend différentes structures, dont une belle salle réservée au diwan du Bey, deux tours garde, et d’autres espaces, dont le pavillon dit de la favorite, constituant un ensemble architectural historique attractif pour le tourisme.
On sait, malheureusement, que cette nouvelle annonce de future restauration du site est loin d’être la première du genre annoncée depuis ces trente dernières années.
Il suffit de consulter les archives des journaux de la région, dont celui de Ouest Tribune, pour découvrir le grand nombre d’initiatives annoncées par les autorités locales et les élus gestionnaires successifs, et se rendre compte finalement de l’ampleur des engagements non tenus, voire parfois des mensonges et des effets d’annonces visant à nourrir les illusions à l’approche des élections municipales.
Les Oranais, parmi les plus âgés, se souviennent qu’en mars 2005, il y a bientôt vingt ans, le wali alors en poste annonçait avec certitude le lancement d’un projet de restauration du Palais du Bey.
De leur côté, des cadres de la direction locale de l’urbanisme et de la construction (DUC) se sont empressés à l’époque d’affirmer qu’un avis d’appel d’offres pour l’étude de cette restauration a été lancé et que les études seraient même en cours de finalisation.
Mais des années plus tard, on allait une nouvelle fois annoncer qu’une entreprise turque aurait accepté de participer au financement d’un projet d’études et de travaux de restauration du Ksar El Bey, toujours abandonné et livré à la dégradation.
Le site historique a été même souvent squatté par des familles présumées « sans abris », en quête de relogement.
Depuis des années, quelques opérations de rafistolage qui ont englouti des crédits conséquents ont été de temps à autres engagées dans un amateurisme et une improvisation ne pouvant que conduire à l’échec en raison du manque d’expérience et de qualification des opérateurs désignés pour ce genre de travaux de restauration.
Faut-il croire que cette énième et récente annonce de restauration du vieux Ksar El Bey sera enfin couronnée de succès ?
Par S.Benali