Le défi planétaire du climat
La pluie, la neige et le froid sont pile au rendez-vous de l’hiver cette année. C’est de bon augure pour nous autres Algériens, mais également nord-africains, qui souffrons d’une sécheresse que pourrait même croire endémique. Aussi, nous nous mettons à espérer la fin d’un cauchemar que les spécialistes du climat nous annoncent comme inéluctable. Le dérèglement climatique ne relève pas de l’astrologie. Que la planète se réchauffe est une certitude selon eux. Que le Maghreb soit l’une des zones de la planète parmi les plus impactées par ce réchauffement est une donne mathématique. Cela pour dire qu’il faut se réjouir de l’épisode pluvieux de ces deux derniers jours, mais il s’agit également de garder dans l’esprit que la ressource hydrique demeurera un produit qui se raréfie à vue d’œil presque.
C’est dire que l’espoir ne peut se limiter à des périodes de précipitation. Il faut garder la tête froide. En s’en remettant aux chiffres, aux graphiques ou aux rapports établis par des experts sur une longue durée, l’on déduit que ce que vit l’Algérie ces derniers jours ne suffit pas pour annoncer la fin d’une sécheresse de plus de plusieurs années. Pour cela, il faut cultiver une conscience collective, celle qui apprend à tolérer la météo capricieuse comme une donnée permanente. C’est le lot de notre région et on ne peut malheureusement rien y faire, à part réaliser des infrastructures qui en limitent les effets pervers sur l’homme, l’agriculture et l’industrie. A côté de cette conscience, il est aussi important de faire montre d’une solidarité tangible. La solidarité peut prendre des formes diverses et le gouvernement s’y attache déjà. La réalisation de nouveaux barrages, les usines de dessalement, les grands transferts d’eau vers les régions les plus touchées par la sécheresse…. sont autant d’actions montrant que l’Algérie a bien saisi l’ampleur du chantier qui l’attend. Et dans cette œuvre nationale nécessaire, il y a les nouveaux gestes à adopter comme économiser l’eau au quotidien, valoriser les savoirs locaux et organiser une véritable solidarité hydrique. Il n’y a dans ces propos aucune intention d’affoler les lecteurs, mais ce sont des faits. Deux jours de pluie n’annoncent pas la fin d’un calvaire.
Cela pour dire que si nous accueillons la pluie avec gratitude, nous devons aussi l’accompagner d’un plan à long terme. Celui-ci doit tenir compte de l’intégration de la science, de l’éducation des jeunes générations à la préservation des ressources, en sus d’une veille permanente pour prévenir les crises avant qu’elles ne surviennent. L’hiver peut être un tremplin, non pas pour croire que tout va s’arranger sans effort, mais pour impulser ce travail patient qui, jour après jour, dessine une société résiliente face au défi planétaire du climat.
Par Nabil.G