EDITO

Le défi politique du moment

A quelques jours de la tenue des assises politique pour concrétiser l’initiative du front interne, il y a lieu de constater qu’en Algérie, faire de la politique ne se base pas sur les mêmes standards précédent le Mouvement populaire du 22 février 2019. De par son ampleur, l’identité politique et sociale de ces primo-animateurs et son caractère hautement pacifique, le Hirak a totalement chamboulé l’appréciation que se font les Algériens de l’activisme et du militantisme politique. Les messages d’un patriotisme ciselé de cet immense mouvement populaire, sans précédent dans l’histoire de l’Algérie indépendante pose aux professionnels de la politique en Algérie l’obligation de trouver le bon comportement, le bon timing et la bonne attitude face aux nouveaux défis que doit affronter l’Etat. Le contexte est, en effet, particulièrement difficile avec une situation régionale quasi-explosive et des intentions belliqueuses qui ciblent le pays.  Le personnel politique du pays, qu’il soit au pouvoir ou dans l’opposition, est tenu de se réinventer pour se hisser à la hauteur d’un peuple qui a dressé la barre à un niveau inattendu.

 

La leçon du Hirak tient qu’en mettant leur algérianité au dessus de toute autre considération, les millions d’animateurs du Hirak ont répondu à ceux qui doutaient de la nature de leur mouvement, mais dans le même temps, ils ont clairement signifié une fin de non recevoir aux cercles occultes qui, par le truchement de quelques actions par-ci par-là et aux rumeurs qu’on distillée à dessein, ont tenté de donner au mouvement un prolongement très dangereux pour la stabilité du pays. La société réelle qui s’est exprimée des mois durant a clairement écrit une autre page des luttes politiques et sociétales. Elle a certes exprimé des demandes concrètes adressées aux pouvoirs publics, mais dans le même temps, les Algériens ont très largement contribué à l’émergence d’une société civile qui, à terme, finira par s’imposer en tant que contre-pouvoir responsable qui fera avancer les choses dans le pays et non pas démolir les acquis de la République.  C’est précisément le défi que doit relever la classe politique, détentrice naturelle de l’action politique et du développement du pays.

 

Les assises partisanes doivent répondre à la question de savoir où mettre le curseur.  L’Etat et la société sont à la croisée des chemins. Pour l’intérêt du pays, le premier est tenu de promouvoir la seconde. Et cette dernière se doit de lutter pour la préservation de la nature républicaine de l’Etat. En fait, la rencontre de  samedi prochain est une bataille parmi d’autres, dans le long processus de  consolidation d’une République qui n’ a que 61 ans d’âge et qui se doit de faire un pas en avant. Pas forcément pour ressembler à une démocratie occidentale, mais surtout à répondre aux  aspirations des citoyens. La grande victoire de l’Algérie serait celle de l’Etat et de la société civile. Bref, une démocratie authentique et responsable.

 

Par Nabil.G

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