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Premier Conseil des ministres de 2021 :
Le président Tebboune: «Le bilan de 2020 est plutôt mitigé»

Le chef de l’Etat a frontalement critiqué «la gestion par certains walis des zones d’ombre, insistant sur l’impératif de faire la distinction entre les différents programmes de développement local».

Le premier Conseil des ministres de l’année 2021 a été l’occasion pour l’exécutif de faire le bilan d’une année de gouvernance. Le président Tebboune qui a habitué l’opinion nationale à son langage sans langue de bois n’a pas été très tendre avec pas mal de ministres au vu des résultats pas toujours convaincants annoncés par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, en entame de la réunion. Le chef de l’Etat qui semble bien connaître la réalité de la situation sociale et économique du pays a d’emblée souligné que «le bilan des performances ministérielles pour 2020 est plutôt mitigé avec du Positif et du Négatif», rapporte un communiqué de la présidence de la République, sanctionnant la réunion du Conseil des ministres. L’intervention du président Tebboune concernait prioritairement les secteurs dont l’impact sur la vie quotidienne des citoyens est direct. Il a appelé les ministres en charge de ces secteurs de passer « à la vitesse supérieure à l’entame de l’année 2021, se félicitant du progrès tangible dans les secteurs vitaux tels que l’industrie pharmaceutique, les start-up et le soutien à l’emploi de jeunes», rapporte le même communiqué.
Cela dit, le chef de l’Etat a frontalement critiqué «la gestion par certains walis des zones d’ombre, insistant sur l’impératif de faire la distinction entre les différents programmes de développement local», révèle la même source. Il reste que le tableau n’est pas totalement noir, puisque le président a tenu à souligner «certaines initiatives positives, tel l’approvisionnement en eau et en gaz par voie de réservoirs dans certaines régions frontalières.» Partant, il a mis en garde contre la poursuite du phénomène d’approvisionnement en eau par les méthodes rudimentaires, une tragédie dont des enfants ont été victimes.
Concernant le secteur des Finances, le communiqué de la présidence de la République note que le chef de l’Etat a insisté sur la révision du système bancaire «par un travail d’inspection au niveau de toutes les banques, notamment en ce qui concerne la transparence dans l’octroi de crédits». Le Président Tebboune a également ordonné «l’accélération de la numérisation du secteur des douanes afin de lutter contre la surfacturation et d’absorber les fonds circulant dans le marché parallèle.»
Le Président Tebboune a donné son appréciation sur de nombreux secteurs d’activité, dont celui de la culture où il a mis en exergue «les lacunes enregistrées dans le domaine de l’industrie cinématographique qui n’a toujours pas atteint le stade de ressource économique». Il a aussi insisté sur «l’impérative concrétisation de l’indépendance de chaque université et l’orientation vers un partenariat fructueux et un jumelage avec les universités étrangères», pour ce qui concerne l’Enseignement supérieur.
Le chef de l’Etat a mis en avant l’importante de «l’accélération du processus de numérisation des différents secteurs sensibles d’importance économique, notamment les impôts, les douanes et les domaines, et ce dans le souci de permettre aux autorités publiques de disposer d’outils nécessaires à la mise en place de ses politiques, à leur mise en œuvre et à leur évaluation». Un axe stratégique dans le programme présidentiel et un chantier de taille pour le département chargé de la numérisation et des statistiques.
Sur le secteur des Mines, le communiqué de la présidence de la République, rapportant les propos du chef de l’Etat note son instruction dans le sens de la poursuite des «efforts en vue de valoriser les ressources minières que recèle notre pays, mettant l’accent sur l’importance d’entamer, dans les plus brefs délais, l’exploitation effective de la mine de fer de Ghar-Djebilet et du gisement de Zinc et de phosphate de Oued Amizour ainsi que la nécessité de parachever les procédures de lancement des grands projets structurels dans ce secteur».
Les secteurs de la Santé, de la Pêche et l’Agriculture ont eux aussi été évalués par le président de la République qui s’est arrêté sur l’affaire du blé avarié en ordonnant l’ouverture d’une enquête sur l’affaire d’importation de blé avarié de Lituanie. Il a chargé le ministre des Finances de procéder à un audit au sein de l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC).
Le même communiqué reprend la satisfaction du président de la République quant aux résultats obtenus par le ministère de l’Industrie pharmaceutique et a souligné «la mise en œuvre des objectifs tracés dans ce secteur afin d’augmenter les capacités nationales de production de divers produits pharmaceutiques et réduire les importations à l’entame de l’année.»
Les bilans des autres secteurs seront présentés lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres.
Anissa Mesdouf

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