Le Ramadhan et le rôle de la télévision
A moins d’une dizaine de jour de sa fin, on peut dores et déjà souligner le fait que le deuxième ramadhan sous la pandémie du Covid-19 a été instructif sur plusieurs points. Mais il y a un volet qui est passé quelque peu inaperçu, mais qui recèle en réalité une très grande importance. Il y a lieu de constater, que malgré les difficultés économiques et financières plus qu’évidentes, la diversité médiatique a été au rendez-vous, cette année encore. Des sitcoms, des séries cultes, des drama et même quelques caméras cachées. Bref la concurrence a été rude, même si à quelques semaines du mois sacré le téléspectateur algérien était loin de s’attendre à pareille richesse. Il a été très convoité par plusieurs chaînes de télévision. Ennahar, El Djazaïria, Nessma et les chaînes du bouquet national publique, Canal Algérie, A3 et la toute nouvelle TV6.
Ça n’a l’air de rien, mais le seul fait de maintenir un niveau de production audiovisuel malgré le marasme économique ambiant est bel et bien une évolution remarquable. Le constat à faire est que les entreprises économiques ont joué le jeu du Ramadhan en subventionnant beaucoup de produits télévisuels. C’est très bénéfique pour la concurrence entre les boites de production, mais aussi entre les chaînes de télévision qui ont mis le paquet pour attitrer un maximum d’audience durant cette période de l’année où la publicité coule à flot.
Les Algériens ont encore une foi testé les bienfaits de la concurrence dans l’audiovisuel. C’est très bien, sauf que cette ouverture médiatique qui a près de dix ans d’âge n’en est pas une en réalité. Les chaînes privées sont «bricolées» à l’étranger.
Le grand souhait des Algériens est de voir bien avant le prochain ramadhan une floraison de chaînes de télévision qui se feront une concurrence saine durant les douze mois de l’année. Cela créera beaucoup d’emplois, suscitera une véritable dynamique culturelle et participera à donner de l’Algérie, l’image d’un pays qui avance.
Les pouvoirs publics qui travaillent justement à assainir le champ audiovisuel ont, eux aussi, largement constaté les aspects positifs d’une multiplicité des médias audiovisuels. Les télévisions privées ont certes efficacement contribué à répondre aux agressions médiatiques pilotées de l’extérieur, cela ne veut pas dire pour autant que l’on a fini avec la mue de l’audiovisuel nationale. La bataille ne fait que commencer et il est grand temps de passer à la vitesse supérieur dans ce domaine.
Par Nabil G