Le téléphérique: un signe de progrès et de modernité ?
«Afin d’accélérer les travaux de réhabilitation et la livraison dans les délais, le chantier du téléphérique de la ville d’Oran a été récemment renforcé par des travailleurs soumis à des rotations H/24». Cette annonce de la direction locale des Transports, se voulant rassurante, confirme cependant que ce projet n’a pas été, lui non plus épargné, par des retards et des dysfonctionnements connus à travers presque tous les projets engagés. Les responsables concernés précisent que «des mesures ont été prises afin que le projet soit réceptionné avant le coup d’envoi de la 19ème édition des Jeux méditerranéens en juin prochain». Inchallah, disent les mauvaises langues qui, à tort ou à raison, s’interrogent sur la capacité des gestionnaires concernés à pouvoir respecter les délais annoncés.
On sait que ce projet de réhabilitation et de réparation du téléphérique d’Oran a été relancé après un arrêt de plus de 9 ans. Sans compter la longue immobilisation suite au sabotage des installations durant la douloureuse décennie du terrorisme barbare. Bien plus qu’une réhabilitation ou une réparation, ce projet consiste en réalité à réaliser un nouveau téléphérique flambant neuf, avec la modernisation des trois stations, la construction de 11 pylônes porteurs, la pose des câbles et l’installation des équipements, le tout pour un montant de 1,47 milliard de dinars. Et selon les mêmes sources le taux de réalisation des travaux, confiés à une entreprise suisse, a atteint le modeste seuil de 55%. A moins de trois mois du lancement des compétitions des J.M, on ne peut que s’interroger légitimement sur la date d’achèvement et de réception du téléphérique qui, en principe, nous dit un expert doit étre soumis avant la mise en exploitation à une période de tests et d’essais divers avant homologation. Mais fort heureusement, comme le soulignent des observateurs avisés, la mise en fonctionnement du téléphérique ne conditionne et n’influe en rien sur la tenue des prochains J.M. Sauf peut-être en matière d’image et de décor urbain permettant à Oran de gagner quelques points au registre du «progrès et de la modernité» tant clamé et espéré. Mais on sait, hélas, que des cabines de téléphérique traversant le ciel de la vieille cité ne sauraient effacer le pitoyable état de la ville en matière d’hygiène publique et de maintenance du cadre urbain ici et là bien clochardisé….
Par S.Benali