Les «affairistes-prédateurs» aux aguets
Les deux belles salles de cinéma, Es-Saâda (ex- Colisée) et Le Maghreb (ex-le Régent) resteront sous la tutelle et la responsabilité du secteur de la culture. C’est le wali d’Oran, M. Saïd Sayoud, qui a annoncé cette décision lors d’une récente réunion de l’exécutif. On sait que ces deux salles de cinéma sont tout ce qui reste de l’ancien et magnifique patrimoine de plus d’une vingtaine de salles de cinéma qui faisaient jadis la réputation de la ville d’Oran tant sur le plan culturel que dans le domaine de l’esthétique urbaine.
Ces deux salles de cinéma étaient il est vrai gérées par l’APC. Mais depuis quelques années, avec l’organisation du festival du film arabe institué à Oran, les deux grandes salles ont été affectées au secteur de la culture qui a alors investi dans l’entretien et leur rénovation. Y compris en matière d’équipement de projection et de sonorisation cinématographique moderne de dernière technologie. Un investissement qui suffit amplement à lui seul à justifier la décision de prolongation du contrat de gestion des deux salles au profit du secteur de la culture.
Sans parler du vaste programme d’animation cinématographique mis en place par l’ONCI, et qui englobait de belles séries de films récents, algériens et mondiaux qui avaient été acquis et projetés. Il faut reconnaître que l’institution relevant du ministère de la culture avait lancé une belle stratégie ayant permis de redynamiser le cinéma à Oran mais qui a malheureusement été freinée par la pandémie du Covid et les mesures de prévention qui avaient suivi. Mais voilà que depuis quelques semaines, certains acteurs proches des sphères municipales, ne cessent de lancer leurs jérémiades et de pleurer au chevet d’un «patrimoine communal confisqué».
Dénonçant abusivement la décision du wali d’Oran de prolonger le contrat d’exploitation des deux salles au profit du secteur culturel, ces énergumènes connus pour leur profil et leur parcours d’affairistes-prédateurs aux aguets, font semblant d’oublier le terrible et scandaleux échec de gestion des salles de cinéma par l’APC d’Oran. A ce jour, la très belle salle Marhaba (ex-Escurial) qui a bénéficié depuis déja plus de dix ans d’un projet de rénovation mené par l’APC, reste encore fermée, abandonnée, voire oubliée par les responsables communaux concernés. Au profit de quelle obscure démarche et de quels intérêts ?
Par S.Benali