Les ambitions énergétiques de l’Algérie
Sonelgaz se lance dans l’énergie solaire. De son côté, Sonatrach poursuit son ambition dans l’offshore et y adjoint le développement de l’hydrogène vert que ses techniciens entreprennent à en maîtriser la technologie. Entre l’un et l’autre, on détecte une volonté de l’Etat à faire du mix énergétique qu’il se propose de renforcer, une arme géopolitique majeure. On aura deviné que les démarches de Sonelgaz et de Sonatrach sont principalement orientées vers l’Europe. La grande fragilité énergétique du vieux continent, consécutive à la guerre en Ukraine n’est certainement pas loin, dans les plans de l’Algérie qui veut se donner les moyens d’être un fournisseur majeur de l’Europe en pétrole, en gaz naturel, en énergie solaire, en électricité et en hydrogène vert. La stratégie algérienne ne court aucun risque d’échec pour la simple raison que l’allié de l’Europe que sont les Etats Unis ne sont pas aptes à l’alimenter durablement en gaz naturel liquéfié. Et ce n’est pas une simple question de prix. La production américaine a déjà dépassé son pic.
Cela pour l’opportunité historique au plan de la géopolitique qu’offre la conjoncture énergétique nationale et mondiale. Concernant les autres aspects, l’on s’interroge sur l’objectif stratégiquement économique et scientifique que poursuivent les deux géants énergéticiens du pays. Faut-il voir dans ce déploiement de Sonatrach et Sonelgaz vers le nord un saut technologique? Cette option est incontournable, sachant les bruits insistants qui annoncent la fin de la période des vaches grasses. Ces bruits se font de plus en plus entendre et l’on ne peut plus les ignorer aussi facilement qu’avant.
Ce serait dévoiler un secret de polichinelle que d’affirmer le fait que les Algériens, tous les Algériens n’ont qu’un seul moyen de subsistance digne de ce nom. Même les agriculteurs, subventionnés à fond par les pouvoirs publics, auront bien du mal à faire tourner leur exploitation sans les pétrodollars. Même si l’on admet des avancées notables dans la diversification de l’économie nationale, il reste évident que la donne énergétique demeure dominante dans l’équation économique nationale. C’est un fait.
Retenons néanmoins que les nombreuses annonces du ministère de l’Energie et des Mines dans l’aval gazier et pétrolier, ainsi que dans les ressources minières du pays, à l’image des grands gisements en passe d’être exploités, auront pour effet immédiat celui d’améliorer sensiblement la maîtrise du processus pétrolier et minier pour passer à la vitesse supérieure en n’exportant pas que du pétrole et du gaz brut. Le solaire, l’électricité et l’hydrogène confortent cette option.
Les questions que peut se poser l’opinion nationale sur l’avenir économique et énergétique du pays sont légitime. Les Algériens apprécient à sa juste valeur l’alignement des planètes au plan de la géologique et applaudissent aux initiatives de l’Etat dans ce domaine.
Par Nabil.G