EDITO

Ramadhan : le compte à rebours

Dans moins de trois semaines, le peuple algérien accueillera le mois sacré du Ramadhan, sans le stress du confinement et de la distanciation physique qu’ils s’étaient imposés, ces deux dernières années. A la faveur d’une baisse très sérieuse des contaminations, tous les indicateurs sanitaires sont au vert. Les citoyens peuvent donc d’ores et déjà programmer leurs rendez-vous avec la famille ou les amis et espérer enfin passer un mois sacré comme au bon vieux temps. Il faut dire également que les circonstances économiques favorables éloignent de mauvaises surprises. Sachant l’importance du rendez-vous ramadanesque et disposant d’un matelas financier conséquent, l’exécutif ne rechignera pas à apporter sa contribution pour garantir un mois de jeun serein, festif et religieusement profitable à tout le monde.
Il faut dire à ce propos que les imams qui abordent le mois sacré dans leurs prêches reviennent sur le sujet en mettant en exergue les vertus spirituelles du mois sacré. Cela n’empêche pas que cette même période est également caractérisée par les velléités boulimiques des Algériens. Il faut reconnaître, cependant, que le discours des religieux n’a pas l’influence voulue sur les Algériens. Ces derniers ont tendance à s’agglutiner dans les commerces avant l’adhan. Cela donne au moment de l’Iftar des tables bien garnies, peut-être un peu trop même. Cette «tradition», faut-il le souligner, très ancrée, est accompagnée par une assiduité remarquable pour les tarawihs. Cela renvoie bien entendu à la dimension spirituelle du mois sacré. Ce devoir accompli, place aux veillées tardives, dans les cafés, dans les salles de spectacles et dans les jardins. N’était-ce la fraîcheur nocturne, beaucoup de citoyens seraient tentés par un Imsak au bord de la mer.
C’est dire donc que pour l’Algérien le Ramadhan a une triple dimension et aucune ne saurait dominer l’autre. Les citoyens tiennent à leur gastronomie, apprécient leur spiritualité et adorent faire la fête. En un mot comme en mille, nous autres, faisons de ce mois sacré une belle occasion pour donner à la spiritualité, essentielle dans toute religion, une dimension, disons humainement acceptable. En fait, la société répond aux extrémistes de tout bord et élève le Ramadhan à un niveau hautement culturel. De sorte à procurer un réel plaisir aux musulmans et créer une fascination positive auprès des non musulmans. Combien de Français, Américains, Japonais ou autres ont découvert le «vrai» Ramadhan ici en Algérie. L’Algérien qui met en avant sa grande tolérance envers les étrangers parle de ce mois sacré avec une telle intensité que ses interlocuteurs tentent l’expérience du jeûne, juste pour sentir ce que l’Algérien dit avec ses mots à lui.
Par Nabil.G

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