Les rafales de vent provoquent la panique dans les bidonvilles d’Aïn El Turck:
Les indus occupants revendiquent leur relogement
Le désarroi et l’expectative se lisaient, hier, après l’apaisement des fortes rafales de vent, sur les visages des familles, qui tentent de survivre dans des conditions effarantes et effrayantes dans des habitations rudimentaires constituant l’immense bidonville, s’étendant au niveau de la partie basse des localités de Claire Fontaine et de Paradis Plage.
Selon le constat, les vents, qui ont redoublé de force dans la nuit du lundi au mardi, ont provoqué la panique parmi les occupants des masures, situées dans cette zone dangereusement exposée à la furie des vagues. La force de la nature a enfanté un climat de peur dans cet immense bidonville, qui a tendance à s’étendre au fil des jours à la faveur d’une absurde indifférence des uns et des autres. Les familles sinistrées, ayant élu domicile dans cet infect lieu, qui longe la façade maritime desdites localités, ont passé une nuit blanche, de crainte que leurs fragiles masures ne soient emportées par les forts vents où ne s’effondrent sur leur tête pendant leur sommeil.
Selon des sources concordantes, certains, qui ne semblent pas avoir fermé l’œil durant la nuit étaient encore aux abois hier en dépit d’un semblant d’amélioration des conditions météorologiques, Les abords immédiats de cet îlot de constructions illicites étaient tapissés d’une impressionnante couche de sable charriée par les vents. Toujours est-il que cet affligeant état de fait, dont a accouché le laisser faire, voire une certaine complaisance, a été mis à nu par les dégradations météorologiques de ces dernières 24 heures. « Mine de rien cela fait près de deux décennies que nous glandons à attendre un hypothétique relogement comme nous l’ont promis à mainte reprises les autorités locales, qui se sont succédé depuis. Nous avons mis au clou toutes nos économies pour acquérir une masure dans cet ignoble regroupement de constructions illicites.
Nous n’avions pas où aller, c’était à prendre où à laisser ou encore aller chercher ailleurs ou encore loger temporairement chez sa famille, s’ils acceptent bien sûr, ce qui n’est certainement pas évident », ont fait remarquer des occupants de ce bidonville où certaines masures en contrebas de la partie basse desdites localités ont été dangereusement exposées à la furie des vagues, alimentée par les rafales de vent. « La promiscuité démultiplie les risques de contagion en ces temps de Covid-19.
Hiver comme été, nous devons faire face aux tocades de la nature, dans des pièces, qui ressemblent beaucoup plus à des geôles, en l’absence de toutes commodités. Sans eau, ni gaz, ni réseaux d’assainissement, avec des murs et des plafonds fissurés qui laissent l’eau s’infiltrer, nos enfants souffrent le martyre et sont, pour la plupart, atteints de maladies respiratoires. La situation s’aggrave davantage durant les nuits glaciales d’hiver avec les rafales de vents, qui arrachent les tôles faisant office de plafond et nous obligent ainsi à nous réfugier ailleurs comme cela a été le cas dans la nuit du lundi au mardi dernier ».
Les forces de la nature ont ainsi mis à nu la politique de l’autruche, qui préfère enfouir sa tête dans le sable, sans se soucier des sordides conséquences du laisser-faire. Notons encore que les occupants de ce regroupement de masures, qui ne cesse de grossir, au point de grignoter le sable de la plage des localités de Claire Fontaine et de Paradis et ce, à la faveur de l’état d’inertie des uns et des autres, sont unanimes à revendiquer un relogement.
Vraisemblablement, ces laisser pour compte ont décidé de tronquer leur piètre situation sociale pour se reconvertir en contrevenant et ce, en construisant illicitement des habitations à quelques mètres du rivage, faute d’assiette disponible. S’ils ont construit leurs baraques à proximité de la mer, cela ne veut certainement pas dire qu’ils adorent être bercés dans leur sommeil par le doux murmure des vagues. Notons qu’une sordide situation analogue a été relevée dans les autres bidonvilles essaimés à travers le chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck.
Rachid Boutlélis