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Premier jour de Ramadhan:
Les marchés de proximité à l’épreuve

Les Algériens ont pris l’habitude de voir les prix flamber au début du mois de Ramadhan et ne comprennent pas le discours des autorités centrales qui jurent que la production agricole est largement suffisante et trouvent dans le même temps tout à fait normal une inflation de près de 100% sur certains produits.

Le premier jour du Ramadhan est synonyme cette année encore de flambée de produits alimentaires de large consommation. Hier, à la première heure, au marché de gros de Boufarik, la pomme de terre, la tomate, la courgette et la laitue, pour ne citer que les légumes les plus demandés, ont affiché leur prétention.
Cela s’est ressenti, quelques heures plus tard, sur les marchés de détail. La mercuriale n’a donc, pour ainsi dire, donné aucun signe particulier en comparaison avec les Ramadhans des années précédentes.
Pour l’heure on ne peut pas encore juger de l’efficacité du dispositif de marchés de proximité mis en place par les pouvoirs publics à travers l’ensemble des wilayas du pays. Il reste que face à cette subite, mais attendue hausse des prix, au ministère du Commerce, on insiste sur la disponibilité des produits alimentaires et on souligne que l’inflation ne saura pas dépasser la première semaine du mois sacré.
D’ailleurs Kamel Rezig, a clairement pointé du doigt, ce jeudi à l’APN, les habitudes de consommation des Algériens pour expliquer les hausses injustifiés des prix de certains produits.
Les cadres du ministère du Commerce affirment que l’augmentation subite de la demande crée une tension sur le marché. La hausse des prix s’en trouve une réaction tout à fait logique. Mais celle-ci ne persistera pas longtemps en raison de la disponibilité. « Entre temps, les pères de familles seront saignés à blancs, durant cette fameuse semaine », constate un consommateur, excédé devant les prix qu’affiche son marchand de fruits et légumes.
Les Algériens ont pris l’habitude de voir les prix flamber au début du mois de Ramadhan et ne comprennent pas le discours des autorités centrales qui jurent que la production agricole est largement suffisante et trouvent dans le même temps tout à fait normal une inflation de près de 100% sur certains produits. Il est clair que le mécanisme, tel qu’expliqué par les cadres du ministère du Commerce est logique, mais il est tout aussi évident qu’un État se doit de déployer les moyens nécessaires pour éviter de tels épisodes d’inflation.
Même si les prix sont libres comme le souligne, à juste titre, Kamel Rezig, il reste que la fonction de régulation du marché incombe aux pouvoirs publics. Ces derniers devraient pouvoir maintenir les prix à des niveaux acceptables, d’autant que la production est largement suffisante, comme l’affirme le ministre de l’Agriculture. Sachant que la demande se démultiplie durant les premiers jours du Ramadhan, il suffirait de multiplier l’offre à la même période.
Les départements du Commerce et de l’Agriculture ont-ils compris l’équation ? On pourrait le supposer avec la décision d’importation de pomme de terre et de viandes rouges. Il reste cependant que l’arme fatale contre les spéculateurs qu’entend déployer le gouvernement tient dans les centaines de marchés de proximité dédiés spécifiquement au Ramadhan.
En diversifiant l’offre et les sites de ventes sous contrôle de l’État, le ministère du Commerce pense prendre de court les spéculateurs. Même si dans le passé ce genre de dispositif était loin d’agir efficacement sur le marché, sa densification cette année pourrait changer la donne. Enfin peut-être.
Yahia Bourit

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