Les «points noirs» devant être corrigés ou éradiqués…
Les services de la wilaya ont annoncé en début de semaine sur leur site internet officiel qu’une grande opération de nettoyage a été menée par la cellule environnement du cabinet du wali d’Oran, ayant permis la collecte de plus de 300 tonnes de déchets. Des précisions ont été données sur cette opération qui a mobilisé, nous-dit-on, plusieurs équipes de nettoiement dans différents quartiers, axes routiers et espaces publics de la wilaya. Cette action, inscrite à l’actif de la cellule environnement du cabinet du wali, a touché plusieurs secteurs urbains de la commune d’Oran. On précise même que « l’équipe de wilaya de protection de l’environnement a effectué des travaux de peinture et d’embellissement des trottoirs sur le tronçon de route entre le rond-point El Bahia et la cité Djamel… ».
Commentant cette information, les mauvaises langues locales s’interrogent avec sarcasme sur le rôle et la répartition des attributions et des missions entre les services de la wilaya et les communes chargées en principe de piloter et de mener elles-mêmes ces opérations de nettoiement et d’entretien des espaces publics. On sait, il est vrai que face à certaines formes d’échecs et de laxisme affiché ici et là en matière de propreté et de préservation de l’environnement, le wali d’Oran avait pris la décision louable d’installer au niveau de son propre cabinet une cellule de contrôle et de suivi des activités en ce domaine de compétence relevant d’une entreprise de wilaya, Oran-propreté et des communes du Grand-Oran. Mais selon un observateur averti, les contrôleurs et évaluateurs installés à la wilaya ont peu à peu été plongés dans une certaine «obligation» d’anticiper les efforts et les actions à mener pour éradiquer les «points noirs» constatés ou signalés par des habitants ou par des acteurs du mouvement associatif.
Avec le temps et le mode de communication visant à mettre en avant l’image de l’institution ou des organes aux commandes, pour bon nombre d’Oranais anonymes cette «cellule de l’environnement» a été perçue comme une sorte de «super-service municipal» chargé de veiller au grain et de palier au déficit d’efficacité et d’engagement dans l’entretien, la propreté et la préservation de l’environnement.
Une déformation de la vision de l’organisation des structures de l’administration locale qui est depuis longtemps entretenue par bon nombre de walis de la République qui n’ont souvent d’autres choix que de se substituer eux-mêmes aux maires ou à d’autres responsables gestionnaires jugés défaillants dans la gestion des affaires communales. Lors de chacune de leurs nombreuses tournées à travers les communes de la wilaya et les quartiers de la grande ville, la majorité des walis qui se sont succédés à Oran depuis ces quinze dernières années n’ont pas échappés aux élans de colère suscité par des images sordides de «points noirs» ou par des constats de tricheries et de dérives et de malfaçons dans l’exécution de certains marchés publics, notamment en matière de réalisation de routes ou d’infrastructures scolaires.
A ce jour, le système global de gestion des affaires municipales semble encore handicapé par des pratiques, des comportements et des mentalités devant elles mêmes être corrigées ou éradiquées…
Par S.Benali