Oran Aujourd'hui

Les problèmes de gestion de la croissance urbaine et de l’aménagement du territoire

On a appris en début de semaine que le fameux marché des voitures d’occasion aménagé il y a longtemps sur le site  des anciens abattoirs municipaux d’El Hamri avait rouvert ses portes après des années de fermeture, d’oubli et d’abandon. On se souvient que l’APC d’Oran avait lancé cette opération d’aménagement du terrain des anciens abattoirs en marché pour les véhicules d’occasion afin  d’éradiquer les points de vente illicites des véhicules dans le quartier Hippodrome – Les Castors.  Ce marché de vente de véhicules d’occasion, très connu et prisé par bon nombre de courtiers, a toujours  posé d’inextricables problèmes aux pouvoirs publics voulant l’éradiquer définitivement tout en respectant la Loi. On sait que la mise en fourrière des véhicules concernés, pour stationnement répété, prolongé, ou même interdit, ne peut durer que quelques jours, voire à l’époque, que quelques heures pour les acteurs introduits dans les rouages du vieux système de gestion.  Et même l’amende infligée ne perturbait en rien l’activité des courtiers tirant profit disent-ils d’un « gagne-pain » jugé « honnête et légitime ».  Les services de la sécurité routière de la sûreté de la wilaya d’Oran, ne pouvaient quant à eux que poursuivent les opération de chasse des vendeurs de voitures, espérant mettre un terme à ce commerce informel  dont les conséquences, il est vrai,  sont bien nuisibles pour les riverains, commerçants et résidents le long de cette avenue squattée par les courtiers, les clients et les curieux visitant ce marché. Beaucoup avaient espéré, et avaient même la conviction, que le « souk des voitures » allait  disparaître avec l’entrée en fonctionnement du grand marché de véhicules d’occasion implanté dans la commune d’El Kerma. Mais c’était sans compter sur les dysfonctionnements qui allaient pénaliser ce  nouveau grand  site de vente à El Kerma, plutôt boudé au départ par les courtiers et les clients. L’aménagement d’un marché de véhicules sur le site de l’abattoir municipal d’El Hamri devait permettre à la commune d’Oran de créer une source de revenu tout  en éliminant les désagréments urbains causés par les marchés informels dans les quartiers Les Castor au secteur urbain El Makkari et celui du «Trait d’union» à Es-Seddikia. Malheureusement, diverses contraintes d’implantation et d’accès n’ont pas permis à l’époque l’ouverture rapide du marché. Selon une source communale citée par un journal local, le site de vente aurait enfin ouvert ses portes aux vendeurs et acheteurs de voitures, camions et motocycles. Des tranches d’horaire et des tarifs d’entrée auraient été étudiés et fixés par l’opérateur-gérant concerné. Mais beaucoup se demandent encore pourquoi et au nom de quelle logique urbaine, la Commune d’Oran a été dépossédée de son vieux marché de vente des véhicules d’occasion qui était situé sur un grand espace approprié  au sud du quartier d’El Hamri. Au lieu d’agrandir et de réaménager le site en espaces de vente répondant à tous les créneaux, les décideurs locaux de l’époque ont  préféré délocaliser le marché vers la commune d’El Kerma pour de présumées contraintes d’accès et de circulation.  La création d’un marché de véhicules d’occasion sur l’assiette des ex-Abattoirs et de l’ancien marché à bestiaux semble s’inscrire dans une certaine optique de reconquête des espaces perdus. Mais pour des observateurs avisés, ce n’est là qu’une énième improvisation ne pouvant pas  combler  les défaillances cumulées et les carences héritées tout au long des vieilles décennies d’errance et de non gestion. L’engagement  et les efforts indéniables de quelques élus aux commandes l’APC ne pouvaient suffire à résorber les déficits de rigueur et de compétence dans la gestion de la croissance urbaine et l’aménagement du territoire communal.

Par S.Benali

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