La diplomatie algérienne a forcé le destin et fait aligner les étoiles, malgré un contexte géopolitique difficile. Cette nouvelle réalité fait dire au directeur du Centre arabe des études politiques et sociales de Genève, Riadh Sidaoui, que le prochain Sommet arabe d’Alger constitue «une occasion en or» pour unifier les rangs arabes.
A huit jours de l’ouverture du Sommet de la Ligue des Etats arabes, les préparatifs vont bon train à tous les niveaux. Ce qu’on peut dire de cette phase du compte à rebours, c’est que l’Algérie a réussi l’exploit de faire de cette rencontre ordinaire un événement d’une portée historique certaine. La réconciliation inter-palestinienne et le sérieux que prenne les leaders palestiniens à travailler pour sa concrétisation sur le terrain plaide en faveur d’un processus inédit en voie d’enclenchement à l’échelle du monde arabe. La musique de la normalisation sans conditions qu’on annonçait aux opinions publiques arabes comme incontournable perd de sa consonance et c’est le concept de résistance qui reprend le dessus dans les discours de nombreux responsables politiques. L’Algérie a réveillé le rêve d’une Palestine libre et l’a rendu possible à mesure qu’avançait les discussions politiques autour du Sommet de la Ligue des Etats arabes d’Alger.
La diplomatie algérienne a forcé le destin et fait aligner les étoiles, malgré un contexte géopolitique difficile. Cette nouvelle réalité fait dire au directeur du Centre arabe des études politiques et sociales de Genève, Riadh Sidaoui, que le prochain Sommet arabe d’Alger constitue «une occasion en or» pour unifier les rangs arabes. «En sus de la symbolique de la date du 1er novembre marquant l’anniversaire du déclenchement de la Guerre de libération nationale, ce sommet revêt une autre symbolique, celle du lieu qui l’abritera, l’événement devant se tenir en Algérie, terre du million et demi de martyrs», a précisé M. Sidaoui dans un entretien accordé à l’Aps.
«L’Algérie sera à même de redonner goût au Sommet arabe, dans le cadre des valeurs intrinsèques de novembre, en plaçant la question palestinienne en tête des principaux points inscrits à l’ordre du jour», a estimé le politologue, affirmant que l’exploit du 13 octobre dernier, à savoir la conférence de réconciliation inter-palestininne a fait échouer le projet sioniste, dont l’intérêt est dans l’affaiblissement de la résistance palestinienne, suivant le principe «diviser pour mieux régner».
L’Algérie a rendu possible l’unité des Arabes en réconciliant les factions palestiniennes. Ce n’est pas chose aisée. Ceci promet, dira le directeur du Centre arabe des études politiques et sociales de «redorer le blason du Monde arabe, compte tenu des changements géostratégiques à l’échelle mondiale qui incitent les Arabes à se regrouper, loin de la politique des blocs et de la polarisation». D’ailleurs, l’enthousiasme qui a caractérisé les différentes étapes de préparation du Sommet d’Alger, témoigne d’un regain d’espoir de voir la nation arabe émerger enfin et marquer son époque grâce à l’unité des rangs retrouvée.
Les expressions d’optimisme dont ont fait preuve les dirigeants arabes face aux envoyés spéciaux du Président Tebboune renseignent sur les attentes pour un Sommet réussi à Alger. L’Algérie qui jouit de tout le respect et la considération grâce à sa diplomatie, a déjà réussi à résoudre plusieurs problèmes à travers le monde.
Cette affirmation de M. Sidaoui est bien entendu appuyée en citant l’accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger en 2015 et la médiation réussie dans le conflit entre l’Irak et l’Iran en 1975.
L’Algérie a perdu des diplomates chevronnés, tombés en martyrs, en vue de rapprocher les vues des frères belligérants, a rappelé le politologue, comme pour souligner le poids d’un pays aux prétentions légitimes du fait de son glorieux passé qui parle pour lui.
Yahia Bourit