Les stations d’épuration en renfort pour l’irrigation…
La station d’épuration des eaux usées réalisée en 2011 à Cap Falcon dans la daira d’AIn El Turck, est à l’arrêt depuis plus de quatre mois, provoquant l’inquiétude et la colère des agriculteurs et des petits fellahs de la région qui voient leur récolte saisonnière gravement menacée par un manque d’eau d’irrigation qui serait désastreux. On sait que cette station d’épuration des eaux usées a été réalisée dans le but d’éliminer le fléau des rejets d’eaux usées à la mer ainsi que leur traitement afin de l’ utiliser pour l’irrigation des terres agricoles. Selon des sources citées par un journal local, ce double objectif visé par ce projet de station d’épuration est loin aujourd’hui d’être atteint.
Ce long arrêt de la station a non seulement pénalisé le processus d’irrigation des terres agricoles dans la région mais a également signé l’échec du projet d’éradication du déversement des eaux usées vers le littoral marin que l’on disait définitivement protégé. Mais selon des militants locaux pour la préservation de l’environnement, cette année 2024 risque de battre des records en matière de pollution marine. Une simple balade le long des côtes des différentes communes du littoral permet de constater de multiples points de déversement d’eau usée sur le rivage. Avec l’arrêt de la station d’épuration, bon nombre d’agriculteurs risquent de connaître des situations de faillite causées par l’absence d’eau épurée pour l’irrigation et les situations de sécheresse aggravée.
Parmi les plus touchés et menacés figurent des arboriculteurs qui ont investi de l’argent et de la sueur pour planter des arbres fruitiers devant être soigneusement arrosés et traités. Et si l’arrêt de la station se prolonge, avec les conditions climatiques peu favorables, les plants mis en terre risquent fort de dépérir. On sait que les pouvoirs publics ont depuis quelque temps prôné et plaidé pour l’utilisation des eaux usées traitées et épurées dans l’irrigation des terres agricoles. Selon les responsables du secteur à la wilaya d’Oran, dans les deux prochaines années pas moins de 25 000 hectares devront étre irrigués par les eaux épurées au niveau des différentes stations d’épuration de la wilaya.
Mais des observateurs avisés notent que la plupart des station d’épuration nécessitent aujourd’hui le lancement d’opérations de réhabilitation et d’aménagement devant permettre d’améliorer les systèmes de filtration et d’augmenter la capacité de production d’eau traitée pour son utilisation dans différents domaines, notamment l’agriculture. En attendant, les petits agriculteurs de la région d’Ain El Turk devraient s’armer de patience et prier pour une pluviométrie généreuse.
Par S.Benali.