Oran Aujourd'hui

Un «tiers-mondisme» en progression

A quelques mètres de l’arrêt du tramway desservant la gare SNTF, le terrain d’assiette d’un vieil immeuble menaçant ruine qui a été démoli il y a quelque temps, a été peu à peu transformé en décharge sauvage en plein centre-ville. Une image devenue somme toute banale et ordinaire pour tous ceux qui connaissent l’état des lieux lamentable de bon nombre de quartiers en matière d’hygiène publique, de collecte des déchets et d’entretien du cadre urbain. Il est vrai que depuis quelque temps, sous l’impulsion du wali d’Oran, des efforts sont fournis et des progrès sont enregistrés en matière de préservation de l’hygiène et de l’environnement.
Des progrès qui restent hélas bien insuffisants face à l’ampleur des actions qui doivent être menées par les services de l’APC afin d’éradiquer le fléau de la saleté et de l’anarchie urbaine. Alors que la Cité commence déjà à accueillir les premières vagues d’estivants et de visiteurs, les responsables communaux concernés parlent encore de «recenser les points noirs», un terme pudique pour désigner les tas d’ordures non ramassées qui deviennent au fil du temps de véritables décharges sauvages.
Comment comprendre et encore moins admettre qu’au centre ville, secteur urbain El Emir censé refléter l’image belle et moderne de la Cité, une petite parcelle de terrain débarrassée de la bâtisse qui risquait de s’effondrer, a été abandonnée et livrée à l’incivisme et à la clochardisation organisée ? Pourquoi ne pas l’avoir clôturé et assurer un gardiennage par l’un des milliers de travailleurs sous-utilisés à la mairie? Au rond point des trois cliniques, le grand espace vert clôturé depuis longtemps est toujours «gardé» par une équipe d’ouvriers qui logent même sur les lieux, dans une guérite aménagée à l’entrée en guise de «contrôle des accès». Mais il se trouve que personne, parmi les résidents des cités mitoyennes ne peut, ni ne veut, accéder à ce présumé jardin dépourvu de tout mobilier permettant de s’assoir et se reposer. Il sert par contre de «jardin privé» à quelques squatteurs de vides sanitaires de l’immeuble mitoyen qui ont procédé à des extensions sauvages en toute impunité.
Un peu partout à travers les quartiers, les sachets en plastique, les détritus et les ordures ménagères entassées ici et là envahissent le moindre espace urbain abandonné à la culture du laxisme et de la médiocrité. Certains axes routiers, comme l’avenue d’Arcole, attendent depuis des décennies des actions d’aménagement et d’amélioration du cadre urbain afin de remédier à l’état honteux de dégradation des trottoirs et de la chaussée. A quelques mètres seulement de la délégation communale de Seddikia, le commerce informel règne en maitre et le chaos de la circulation routière prend les contours d’un «tiers-mondisme» en constante progression. Ainsi va Oran…
Par S.Benali

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