Oran

Harmonisation de l’environnement urbain d’Oran:
«Les villages blancs», une option d’attractivité et d’élégance

Pour ne rester que sur la ville d’Oran, réputée pour son climat méditerranéen classique, marqué par une sécheresse estivale, des hivers doux, un ciel lumineux et dégagé et qui connaît actuellement de profondes mutations, son embellissement, bien qu’elle jouisse déjà d’une architecture de haute facture, mériterait une réflexion plus fouillée, mieux appropriée à même de la rendre, plus attractive et plus élégante, en intégrant le paramètre de la couleur dans l’environnement urbain.

Dans nombre de pays étrangers, les autorités publiques ont pris conscience de l’impact de la couleur comme facteur susceptible d’influencer l’image et l’attractivité des villes. Dans la plupart des cas étudiés dans la littérature scientifique, l’objectif de la réglementation de la couleur est d’harmoniser les éléments bâtis dans un périmètre territorial donné.
En scrutant de plus près la norme esthétique d’une grande partie des quartiers de la ville d’Oran et des communes de la wilaya, notamment celles balnéaires, la désynchronisation dans l’aspect esthétique des principales rues et artères, rompt l’harmonie architecturale globale. Le choix des couleurs des façades d’immeubles et des devantures de commerces, laissé à l’appréciation des propriétaires, est à l’origine de cette difformité esthétique, souvent agressante au regard, voire néfaste à l’équilibre psychique de l’habitant. En effet, les couleurs hétéroclites et peu homogènes des façades des habitations et des locaux commerciaux, cassent l’harmonisation générale en offrant souvent une image laide des lieux. Or, selon nombre d’études, ce besoin d’harmonisation, d’uniformisation, synonyme de cohérence morphologique, est souvent perçu comme une condition nécessaire de l’embellissement des villes. En Chine, à titre d’exemple, la notion d’ «urban color» prend de plus en plus d’importance dans le domaine de la planification afin de rendre l’environnement urbain plus élégant, selon une approche de deux experts Gou & Wang.
Selon une autre étude, la couleur d’une façade est une variable clé dans l’esthétique de l’architecture et de l’urbanisme et, toute modification esthétique ou autre susceptible de rompre l’harmonie architecturale de l’immeuble, porte atteinte à l’uniformité des façades. Dans une autre étude du Département d’Architecture -Annaba1, sous l’intitulé « conception structurelle d’une façade, cours théorie du projet 3ème Année L.M.D», la façade est une composante architecturale d’une grande importance. Ses éléments constitutifs à savoir, les balcons, les ouvertures et les ornementations, ainsi que sa texture ou encore sa couleur, font partie intégrante de la vie sociale des citoyens et de leur vécu quotidien. Ce sont des éléments permanents et signifiants qui contribuent fortement à la formation de leur identité collective.
La Cité d’Oran, et par delà ses communes balnéaires, a ses spécificités, son paysage urbain doit faire l’objet d’une exigibilité sans faille en matière de choix général de la couleur des façades et autres devantures qui façonnent ses rues et artères, du moins les principales. Le blanc, marié au bleu, qui sont des couleurs se rapportant à la mer, conviendraient parfaitement à l’harmonisation de l’état global de la Cité.
Ne peut-on, à titre d’exemple, imaginer, un instant, les communes d’Aïn El Türck, transformées en « villages blancs », à l’instar de ceux de l’Andalousie ? La question mérite une petite halte. Bien sûr, une telle mission échoit aux municipalités et aux pouvoirs publics en décrétant des arrêtés qui fixeront une couleur officielle à adopter qui s’inscrira dans un projet d’harmonisation et surtout, en finir avec cette laideur des faubourgs engendrée par la cacophonie des couleurs badigeonnées tous azimuts, sans goût, sur les extérieurs de l’ensemble immobilier d’Oran.
Karim Bennacef

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