L’éternel calendrier des actions programmées
En ce début d’été 2021, le retour au rationnement de l’eau potable dans les robinets des ménages oranais a accentué le marasme et le scepticisme ambiant forgé par les dérives, les défaillances et l’anarchie qui continuent de régner dans presque tous les secteurs d’activité. A l’approche des grandes chaleurs, les plages horaires H/24 de distribution de l’eau ont été réduites à un jour sur deux dans plusieurs zones de la wilaya. Certains épiciers dans les quartiers et grandes cités d’habitat ont repris la vente de l’eau douce présumée potable dans les jerricans des habitants. Des images que l’on croyait définitivement rangées dans les lugubres tiroirs du passé. Malgré les discours et les effets d’annonce des gestionnaires et responsables en charge de la gestion du cadre de vie, les désagréments et la clochardisation du décor urbain connaissent une ampleur jamais égalée. A l’image des arcades d’Oran qui sont de nouveau envahies par les tables des vendeurs ambulants étalant toutes sortes d’articles, sacs à main pour femmes , jouets, tableaux, chaussures de sports et bibelots de pacotille. Face aux difficultés de circuler sur ce trottoir encombré, les passants prennent le risque de marcher sur la route, elle aussi saturée par les véhicules en circulation en ce début de période de vacances estivale. Un peu partout, comme au boulevard Mascara, aux alentours de M’dina Jdida, à Dar El Hayat et dans d’autres quartiers de la ville, le commerce informel a envahi l’espace public. Ceux qui ne connaissent la ville d’Oran qu’à travers ses façades urbaines et ses nouveaux quartiers ne peuvent se douter de l’ampleur de la régression urbaine et de l’anarchie qui règne ici et là en termes d’organisation et de fonctionnement de la vie collective. Notamment en matière de transport urbain et de circulation où l’on assiste toujours aux improvisations et aux tâtonnements proposés par les services concernés et toujours refusés par les acteurs concernés. C’est le cas de la récente tentative de regroupement des bus des voyageurs assurant l’inter-wilaya vers la gare routière du suburbain de Haï Es-Sabah. Une délocalisation qui , selon le collectif des transporteurs, ne répond nullement ni à leurs intérêts ni à ceux des citoyens usagers. Jeudi dernier, à l’occasion du coup d’envoi officiel de la saison estivale à partir des Andalouses, le wali d’Oran a insisté sur le respect des gestes barrières pour lutter contre la propagation du Covid-190, sur la gratuité des plages, l’organisation des parkings et aires de stationnement, l’hygiène et l’environnement, l’éradication des rejets des eaux usées, et bien d’autres dossiers devant être traités et qui, depuis cinquante ans, reviennent chaque année au calendrier des actions programmées… Jusqu’à quand ?
Par S.Benali