Oran Aujourd'hui

Mouloudia club d’Oran : la saison de tous les échecs

Au lendemain de l’élimination du MC Oran en coupe d’Algérie face à l’USM Harrach, vendredi dernier à Oran, les réseaux sociaux ont été inondés par des commentaires de supporters exprimant des sentiments de honte et de colère. «Il faut désormais sauver ce que peut être sauvé », a déclaré après la rencontre le coach de l’équipe oranaise visiblement bien inquiet sur l’avenir du club menacé par une relégation.
Même si l’objet de cette chronique n’a pas vocation à analyser la situation du football professionnel à Oran, on ne peut pas aujourd’hui faire l’impasse sur la désastreuse situation du «grand Mouloudia d’Oran» qui a pourtant bénéficié depuis 2023 de très grosses subventions suite à son parrainage par HYPROC, une grande filiale de Sonatrach. Selon des observateurs spécialisés, il semble peu probable pour cette équipe «de sortir du tunnel des échecs et de la régression» dans lequel elle est engouffrée depuis déjà une trentaine d’années.
Le Mouloudia oranais, affirment certains médias, «serait devenu un club quelconque et marginal», occupant une onzième place au championnat, trop proche des premiers relégables. Mais bien plus que les médiocres résultats sportifs, bon nombre de supporters pointent surtout du doigt la gestion de ce prestigieux club qualifiée de désastreuse dans tous les compartiments. Un manque de stabilité de l’encadrement sportif, une trêve hivernale sans stage d’entraînement ni matches de préparation en raison de la nomination tardive d’un nouvel entraîneur, et de nouveaux joueurs recrutés qui, selon plusieurs connaisseurs, n’ont pas les capacités de répondre aux objectifs annoncés et de donner les résultats escomptés. En résumé, dénoncent ces mêmes commentateurs, rien n’aurait changé depuis l’arrivée de la société Hyproc en septembre 2023. Le MCO, qui faisait autrefois la fierté de tous les Oranais, serait devenu «un théâtre de confrontation entre des clans en lutte pour défendre leurs propres intérêts», affirment les plus remontés par les échecs annuellement cumulés. Au delà des interrogations sur la responsabilité de cet échec annoncé malgré les grands moyens financiers disponibles, on ne peut qu’être déçu et choqué de constater que malgré tous les efforts déployés par l’ancien wali en poste et les dirigeants de Sonatrach, malgré les sommes colossales affectées au club, le MCO reste encore menacé par le spectre de la relégation et de la médiocrité. Selon des sources crédibles, le DG de Hyproc aurait demandé un état des lieux détaillé, d’autres disent «une enquête» sur toutes les dépenses engagées après affectation d’un montant total de 450 milliards de centimes pour le fonctionnement du club.
Certains commentateurs citent le cas effarant d’un joueur qui touchait le plus gros salaire du championnat algérien sans disputer une seule minute avec l’équipe depuis son transfert d’un championnat en Europe. Un cas qui nécessite peut-être des précisions et des éclaircissements, mais qui reflète en tout l’état le climat d’intrigues, de marasme et d’incertitude dans lequel est plongé le club oranais depuis des décennies.
Un peu à l’image de certains organismes et institutions locales, et d’anciennes grandes associations, telles que la Société de Géographie recluse dans la cave du marché Michelet et qui a fini par s’éteindre, morte de n’avoir pas pu survivre au culte de l’incompétence et du laxisme ambiant. Ainsi va Oran.
Par S.Benali

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