Oran

NUISANCES SONORES:
Un problème de santé publique

En l’absence de statistiques afférentes au classement du phénomène des nuisances sonores parmi les fléaux sociétaux dans la société algérienne, il n’est guère abusif d’avancer qu’une grande partie de la population en souffre chroniquement.

A Oran, les trois quarts des habitants se plaignent de la pollution sonore émise, du matin au soir, par les vendeurs ambulants et des conducteurs de motos ou de grosses voitures. Et comme par hasard, le phénomène des nuisances sonores est plus perceptible, voire plus toléré, à Oran que dans d’autres villes et ce, de l’avis de nombreux citoyens, pour des raisons de laxisme, soutiennent les uns, et de non-respect des règles de vie en société, pour d’autres. Or, dans toute ville qui se respecte, la réglementation sur les émissions sonores est très stricte, limitant le nombre de décibels toléré en période diurne, comme en période nocturne, ainsi que les créneaux horaires lors desquels sont acceptées certaines activités. Pour nombre de familles oranaises, le vrombissement des moteurs de motos gonflés à bloc, ainsi que le bruit des klaxons et les cris à tue-tête des revendeurs ambulants en tout genre allant du brocanteur à celui des fruits et légumes, qui déambulent du matin au soir, dans les quartiers, sont devenus un véritable fléau pour leur santé. Leur faire savoir, confie un père de famille, c’est carrément s’exposer à des brimades. Chez nombre de familles, où vivent des personnes âgées, chaque jour est un calvaire. Le bruit provoque fatigue, problèmes d’audition temporaires ou définitifs, troubles digestifs, stress ou encore irritabilité chez les individus qui le subissent. Mais cela peut aussi être plus grave. En plus de provoquer des troubles du sommeil et des maux de tête, l’exposition à long terme à la pollution sonore est considérée comme un facteur de risque contribuant au développement de l’hypertension, de maladies coronariennes, du diabète et de lésions auditives irréversibles. Voilà pourquoi, dans la grande majorité des pays, il est question d’enjeux de la pollution sonore qui se pose en véritable problème de santé publique. Quand la quiétude et la santé mentale des citoyens, en sont atteintes, l’impact sur la caisse de sécurité sociale est immédiat. Ainsi, il est préconisé par les présidents des APC de tenter de réglementer, du moins de réactualiser les textes existant en matière de gestion des émissions sonores et tenter surtout de mettre fin à cette anarchie engendrée par les cortèges de vendeurs ambulants principale source d’agression sonore contre les citoyens.
Karim Bennacef

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