Quand les structures d’accompagnement viennent à manquer dans une nouvelle cité d’habitations, l’impact, dans le sens négatif, est immédiat sur le cadre de vie de ses locataires.
La cité dite « 2000 logements » sise dans la localité de Aïn Beïda, relevant de la commune d’Es Sénia, n‘échappe malheureusement pas à ce postulat.
Outre l’insalubrité publique qui caractérise désormais les lieux, probablement pour des raisons techniques, à savoir insuffisance de rotations dans la collecte des ordures ménagères et un peu plus loin, une certaine forme d’absence de civisme et d’engagement des résidents dans l’entretien de leur cité, s’associe un manque d’infrastructures dites d’accompagnement censés y apporter un certain agrément dans la vie de tous les jours.
Il s’agit dans le cas de cette cité, d’infrastructures de base, essentielles, voire vitales, que sont généralement, le bureau de poste, les espaces verts, les aires de détente ou de loisirs pour enfants et éventuellement une mosquée ou un centre de police.
Un cadre de vie à la limité du confortable, ou plutôt décent, ne peut être produit sans des structures, qui globalement, ont pour rôle d’alléger d’une part les contraintes au quotidien des parents et des familles, de par leur existence et leur proximité et de l’autre, permettent un meilleur contrôle sur le cheminement des enfants en particulier de l’école vers le foyer parental, leur sécurité et leur éloignement des vices auxquels ils peuvent être exposés, faute d’espaces culturels ou de loisirs pouvant les occuper.
La vie nocturne dans cette cité, elle aussi, n’offre pas toutes les assurances en matière de sécurité, non seulement en raison des risques d’insécurité encourus, car l’oisiveté et le désœuvrement y sont légion chez les jeunes, mais également en raison de la prolifération des chiens errants et autres rongeurs, qui semblent s’y être installés pour durer aussi longtemps que possible.
Le soir tombé, les estomacs se nouent, l’angoisse s’installe, peu de pères de familles prennent le risque de s’aventurer dehors quelle que soit la raison qui les anime.
La hantise des cambriolages des maisons s’est désormais installée tel un spectre chez les familles, car le phénomène a pris de l’ascendant, provoquant une panique incommensurable parmi la population.
On préfère se cloîtrer, très vite, dès les premières heures de la tombée du jour pour se mettre à l’abri de toute mauvaise surprise.
Et pour mieux planter le décor, vient se greffer à cette malvie, le risque sur la santé publique que laisse planer l’absence d’entretien des caves d’immeubles qu’engorgent les eaux d’égouts et celles pluviales.
Les eaux stagnantes des caves, devenant ainsi putrides, forment de véritables mares pour tout types d’insectes et non des moins dangereux, à l’instar des moustiques, porteurs de maladies MTH, quand ce ne sont pas les odeurs pestilentielles, porteuses elles aussi de bactéries, qui enveloppent les immeubles.
De réalisation récente, la cité des « 2000 logements », vit déjà les affres d’une cité vieille de 100 ans.
A ce rythme, sa ghettoïsation ne saurait tarder, à moins d’une prise en charge, imminente.
La charge revient aux responsables mandatés par le peuple, tout autant qu’ à ceux de l’administration, car il y va de l’avenir de toute une génération juvénile, en quête d’un semblant de confort, légitime, faut-il, le préciser.
Karim Bennacef