Plaidoyer pour le projet de liaison entre Arzew et l’autoroute Est-Ouest
Selon des spécialistes en aménagement du territoire, le déficit hérité en matière d’infrastructures routières dans la région d’Arzew, englobant plusieurs localités, dont Bethioua, Aïn El Bia, Sidi Benyebka, Mers El-Hadjadj, ainsi que le port d’Arzew, le pôle pétrochimique et les zones industrielles, pose aujourd’hui de sérieux problèmes de mobilité et d’interconnexions avec le réseau autoroutier du territoire local et national. On sait que le gel qui frappe à ce jour le projet de la liaison entre le port d’Arzew et l’Autoroute Est-Ouest, ainsi que celui de la route du littoral Est entre Arzew-Oran passant par Cap Carbon et Kristel, a amplifié les contraintes et la saturation du réseau. Ce projet de liaison autoroutière entre la ville d’Arzew et son port à l’autoroute Est-Ouest date pourtant de plus de quinze ans. L’étude technique a été, disait-on, achevée mais rangée semble-t-il dans les oubliettes de l’administration. Cette pénétrante au port d’Arzew, comme bien d’autres projets similaires concernant les enceintes portuaires du pays, était inscrite dans le Schéma directeur autoroutier 2005-2025, élaboré jadis par le ministère des Travaux publics dans le cadre du plan national d’aménagement du territoire. Aujourd’hui, des experts locaux en aménagement du territoire s’interrogent légitimement sur les critères de choix ayant dicté le maintien ou le gel de tel ou tel projet en raison de l’austérité budgétaire. Il faut peut-être croire que les décideurs de cette vieille époque n’avaient pas une bonne vision de la croissance urbaine, économique et sociale qui allait, en une seule décennie, chambouler les paramètres et les données du plan de développement de cette région Arzew-Béthioua abritant aujourd’hui des complexes industriels, des usines et de grandes zones urbaines de plus en plus denses. Ce projet de route pénétrant au port d’Arzew devait aussi servir de voie de contournement de la ville pour les poids lourds et de jonction directe entre le centre urbain et l’autoroute Est-Ouest. Et les arguments ne manquent pas en faveur d’un «dégel» urgent de ce projet qui se fait attendre depuis plus de quinze ans. Le gel de ce projet ne pouvait à court terme que creuser l’écart entre le rythme de développement industriel et le réseau routier devenu un véritable maillon faible dans la stratégie de croissance régionale. On sait que la vieille route nationale reliant Arzew à Oran est aujourd’hui bien saturée. Un tronçon d’autoroute sur la vieille nationale 11 qui a connu sans cesse des aménagements et des retouches en voies d’évitement et autres ouvrages d’art qui n’ont pas permis pour autant d’éviter l’asphyxie du réseau dans cette région. Pourquoi, se demandent des mauvaises langues avisées, avoir privilégié des opérations de replâtrage au lieu de lancer résolument un véritable projet de jonction autoroutière entre la ville et le port d’Arzew via la bretelle autoroutière d’Oran passant par les territoires de six communes dont Arzew, Hassi Mefsoukh, Benfréha, Boufatis et Oued Tlélat ? Un projet de pénétrante qui aura le mérite d’améliorer les conditions de mobilité et de transport routier des marchandises, de désengorger le réseau actuel, de fixer les populations rurales grâce au désenclavement des zones isolées, et de diminuer le nombre d’accidents routiers souvent mortels…
Par S.Benali