Oran Aujourd'hui

«Programme de réorganisation des espaces publics» ?

On a appris la semaine dernière que les services de la commune d’Oran ont procédé à «l’éradication de quatre marchés» dit illicites, situés à El Khaldia, Yaghmoracen, Fellaoucene, et Hai el Louz. Une opération menée sur instructions de la wilaya et avec le soutien des services de police, et visant à «éliminer les points noirs constitués par ces marchés informels» qui gangrènent le cadre urbain.
Les responsables locaux précisent néanmoins que les marchands concernés, qualifiés d’illicites, ont été déplacés vers «des marchés couverts plus appropriés» Les mêmes sources ont indiqué que le marché de Gambetta occupant depuis des lustres la voie publique sera lui aussi transféré vers un endroit plus adapté afin d’éviter les désagrément causés par l’occupation anarchique de l’espace public.
D’autres marchés dits illicites, car occupant l’espace public, situés dans les quartiers d’Ibn Sina, El Hamri, El Hassi et les Arènes, seront également supprimés du paysage dans le cadre, nous dit-on, d’un «vaste programme de réorganisation des espaces publics à Oran». Si bon nombre de citoyens saluent cette initiative, beaucoup par contre, notamment parmi les mauvaises langues avisées, ne s’empêchent pas de critiquer et d’ironiser sur cette démarche des gestionnaires locaux qui viennent enfin de découvrir l’étendue du laxisme et de la fuite des responsabilités qui, en l’espace de quarante ans, a conduit à la déstructuration du tissu urbain et social d’une ville livrée à toutes sortes de médiocrités et de dérives.
On dit souvent que « gouverner c’est prévoir…», alors comment comprendre et expliquer qu’aucun «programme d’organisation des espaces publics» n’a été étudié et envisagé en son temps par les gestionnaires municipaux élus aux commandes de la mairie ? On sait notamment que plusieurs anciens marchés couverts, datant parfois de la période coloniale, ont été désertés et abandonnés par les marchands pour diverses raisons liées notamment à la prolifération des vendeurs illicites aux abords même du marché.
En certains endroits de la cité, des terrains vagues non aménagés, parfois des ruelles entières de certains quartiers ont été transformés en «marché de proximité» bien fréquentés par les ménages des alentours.
A défaut de contrôle, d’encadrement et d’organisation des espaces, les marchés de vente de fruits et légumes et de produits alimentaires du quotidien, fleurissent au plus prés des foyers de consommation, au gré des seules règles de l’offre et de la demande.
A maintes reprises, les autorités concernées ont tenté de «transférer» les marchands occupant l’espace public vers des marchés couverts officiels désertés.
Ce fut le cas pour la «placetta» du quartier St Pierre où les vendeurs alors installés au magnifique site du marché Michelet n’ont pas tardé à fuir l’endroit fortement concurrencé par d’autres marchés comme ceux de «la Bastille, Mdina Jdida, ou El Hamri.
Pour eux, la quête de rentabilité ne peut passer que par un rapprochement au plus près possible de la clientèle ciblée à travers les quartiers et les cités d’habitat…
Par S.Benali

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