Avec 2,5 quintillion d’octets de données générées quotidiennement dans le monde, il est nécessaire de mettre en place une stratégie pour leur protection permanente.
C’est ce qu’a indiqué hier à Alger, Djallal Bouabdellah, expert en transformation digitale et en cybersécurité, lors de son passage sur les ondes de la Radio Algérienne, précisant que “l’aspect de sécurisation est un facteur clé de succès de la création du contenu ».
Selon lui, la souveraineté numérique passe par la protection des données, la digitalisation ne peut se concevoir sans les indispensables facteurs de réussite, explique l’invité de la Radio. Ceci au regard, notamment, du nombre croissant des cyberattaques menées ces deux dernières années contre l’Algérie. L’hôte de la radio nationale explique qu’il ne suffit pas de produire des contenus si on ne sait pas les protéger. Il faut se protéger, explique-t-il, mais d’abord, il est nécessaire d’anticiper le risque cybernétique par la prévention.
Aujourd’hui, les données deviennent une source de richesse, de par leur exploitation tous azimuts, notamment chez les plus grands constructeurs technologiques dans le monde, à savoir les GAFAM (Google, Aple, Facebook, Amazon, Microsoft), a-t-il souligné. “ Chaque minute, on crée plus de 57 000 publications images, 100 heures de vidéos en ligne, 2,8 millions de publications sur les réseaux sociaux, plus de 2,5 millions de requêtes de recherches web. Nous ne sommes plus à l’ère de données mais à celle du big data », note M. Bouabdellah qui estime que l’exploitation de nos données s’apparente en effet à de “l’espionnage à grande échelle, paradoxalement, autorisé par nous-mêmes”. Car, dès que l’ on s’inscrit sur un espace très souvent, sinon toujours, sans lire les conditions d’utilisation, et en cliquant sur ‘j’accepte’, nous autorisons par ce geste ces entreprises à accéder et à exploiter nos données”, a-t-il ajouté.
Il est à noter dans ce sens, que le site électronique de l’Agence « Algérie Presse Service » (APS) dans ses versions multilingues fait l’objet, depuis dimanche, d’une série de cyberattaques « sévères » en vue de son piratage, d’où son blocage momentané à titre préventif. Ces attaques « sévères » ont été localisées et proviennent du Maroc, de l’entité sioniste occupante et de certaines régions d’Europe. Les mesures et systèmes techniques de l’Agence ont permis de repousser ces cyberattaques « sévères » qui se poursuivent toujours, d’où le blocage momentané du site, à titre préventif, pour protéger la base de données contre toute atteinte.
Noreddine Oumessaoud
