EDITO

Le feu de la colère couve en Europe

Les grands médias européens savent soigner leurs propriétaires que ceux-ci se recrutent dans les arcanes des pouvoirs ou dans salons feutrés des oligarques. Financés pour porter les «valeurs du capitalisme triomphant» et essuyer le parquet sur les pas des intérêts étroits d’une poignée d’hommes et de femmes, les chaînes de télévisions et autres radios européennes tournent systématiquement le dos à ce qui se passe dans les territoires de l’Union européenne. L’opinion du Vieux continent n’est ainsi pas du tout informée de la grande colère des agriculteurs qui ne couve plus, puisqu’elle éclate au grand jour. De nombreuses manifestations, parfois violentes, sont enregistrées dans plusieurs pays. Et pas n’importe lesquels. Les têtes de ponts de la vieille Europe sont concernées. L’Allemagne et la France, grandes nations agricoles, voient leurs paysans sortir de leur gan et crier leur désespoir. Les régimes de ces pays n’ont même pas besoin de commenter la situation, puisque leurs médias n’en parlent même pas. Ces derniers n’ont d’yeux que pour la «pauvre» Ukraine et le «saint» Israël. Personne dans ces médias ne dit que l’origine du drame des agriculteurs est justement dans les deux guerres que l’Otan et Israël ont déclenché. Les pouvoirs européens préfèrent laisser leurs concitoyens dans la détresse, plutôt que de reconnaître la vérité à savoir que l’Europe est vassalisée par les USA et Israël. Il ne pourront de toute façon pas le dire, puisque ses dirigeants sont des recrues de l’administration américaine, à travers le programme « global Young Leader » qui consiste à former l’élite européenne destinée à prendre les rennes de pays entiers.

En attendant, la colère explose et ne tardera pas à toucher les centres-villes de grandes métropoles. Les médias devront s’intéresser à ces violences, mais pas pour expliquer le mécanisme. Ils s’emploieront à dénigrer les manifestants qu’ils accuseront d’être à la solde de Moscou. Le scénario n’est pas nouveau, pour ainsi dire. Un peu partout en Europe, on constate épisodiquement des face-à-face société civile-pouvoirs publics. En été dernier, la France s’est embrasée et les médias ont pointé du doigt un mouvement politique de gauche pour noyer le poisson de la soumission aux USA.

La colère des agriculteurs sera sans doute rangée dans la case « militants d’extrême gauche ou d’extrême droite un peu trop excités ». Gageons que les alliés de ces deux importants membres de l’Otan que sont la France et l’Allemagne, qui ont ouvertement soutenu la guerre en Ukraine et laissé faire les massacre en Palestine, sauront faire en sorte à ce que les manifestations de rue soient ce qu’ils veulent qu’elles soient, c’est-à-dire un simple feu de paille.

Par Nabil.G

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