Quel est l’impact des campagnes de nettoyage et d’entretien de la ville ?
Il est vrai que depuis quelques mois déjà on assiste à une multiplication des opérations de nettoyage et d’entretien menées par les services communaux en différents endroits, quartiers, rues et boulevards touchés par ce qui est désormais appelé des «points noirs» devant être éradiqués. Une cellule spéciale dite de «préservation de l’environnement» a été même installée au cabinet du wali pour programmer et suivre ce programme d’intervention axé beaucoup plus sur des «campagnes» conjoncturelles que sur une démarche de gestion quotidienne rigoureuse des missions municipales élémentaires d’entretien et de maintenance du cadre urbain. Tant il semble vrai que l’urgence et la priorité ne semblent désormais concerner que la nécessité d’éradiquer avant tout tous les «points noirs» qui ont envahi la cité au fil du temps et du laxisme ambiant ayant marqué le fonctionnement de nos mairies. Presque chaque semaine, les journaux oranais rapportent des actions menées par les services communaux visant à collecter des tonnes de déchets, à libérer une rue, un trottoir et autre espace urbain occupé par des marchands illicites, à nettoyer et aménager un espace vert abandonné, et parfois à démolir quelques baraques ou extensions sauvages construites dans certains quartiers. Des opérations le plus souvent dictées par de fermes directives du wali en poste qui se veut intransigeant en matière de préservation de l’hygiène et de l’environnement de la Cité. Il fut un temps, que l’on espère révolu, où cet élan de motivation pour le lancement de campagnes d’entretien et d’embellissement n’était provoqué que par l’annonce d’une prochaine visite officielle d’une délégation ou d’un haut responsable venant d’Alger ou de l’étranger. Mais les opérations de nettoiement, comme par exemple le ramassage des carcasses de voitures abandonnées, illustrent bien le grand déficit social accumulé en matière d’éducation et de responsabilité citoyenne dans la prise en charge du cadre de vie de vie collectif. A ce jour, dans certaines grandes cités d’habitat comme aux Hlm/Usto, les tas d’ordures abandonnés menaçant de devenir une future décharge sauvage ne cessent de proliférer, sous l’oeil indifférent, voire complice, de certains résidents qui confient la «corvée» du sachet à ordures à leur enfant pressé de s’en débarrasser pour rejoindre ses camarades de jeux. Sans parler de ces emballages alimentaires, canettes, papiers, sachets en plastique et autres résidus jetés nonchalamment sur les allées poussiéreuses et les semblants de trottoirs défoncés. Un décor qui, selon des experts sociologues, encourage et nourrit les pratiques et comportements indignes de toute notion de civisme et de progrès. Y compris parmi les plus jeunes habitants de ces quartiers éloignés des belles façades urbaines et qui connaissent encore les fléaux du squat des caves d’immeubles, du trafic de kif et de comprimés; des meutes de chiens errants, de la prolifération des moustiques et de la clochardisation du cadre de vie… Ainsi va Oran
Par S.Benali