Quel sera l’avenir du nouveau jardin «Batimat Etalian»?

Le nouveau jardin public réalisé au quartier d’Es-Seddikia, sur le site connu sous le nom de «Batimat Etalian» est déjà bien fréquenté par les familles oranaises en ces soirées de Ramadhan. Cet espace vert qui a remplacé les hideux bâtiments préfabriqués démolis dans cette zone à haute valeur urbaine, est présenté comme un sublime exploit réalisé dans le cadre du développement et de la gestion du cadre urbain oranais. Après la rupture du jeûne, des parents accompagnés de leurs enfants, des jeunes et des moins jeunes affluent vers ce jardin, venant surtout des cités d’habitat voisines telles que les HLM, Seddikia, et l’USTO. Des cités qui connaissent pour la plupart des déficits d’entretien et de maintenance du cadre de vie collectif provoquant depuis des années des formes de clochardisation repoussante . A la cité des 1245 logements, juste derrière le bel édifice de la nouvelle cour de justice, un groupe de retraités, assis en rond, chacun sur un bloc de pierre recouvert d’un carton, parlaient avec envie du nouveau jardin de «batimat Talian» en se demandant quel sera finalement le nom officiel qui sera donné à cet espace vert haut en lumières et en couleurs. Après le jardin méditerranéen, le jardin citadin, et autres vocables sans lendemain, certaines sources parlent de «jardin de la liberté». Aux côtés des familles venues découvrir le site, un grand nombre de badauds viennent prospecter l’endroit et y déambuler sans manquer de laisser les premières traces de leur passage, notamment des déchets jetés sur les pelouses, des cris et des vulgarités indécentes. Ces grandes surfaces gazonnées, bien tracées et embellies par de beaux luminaires, du mobilier urbain flambant neuf, de la verdure, un grand plan d’eau et des fontaines illuminées, est déjà fortement vanté et applaudi sur les réseaux sociaux à travers des photos et vidéos. «Pourvu que cela dure… » , lançait une mère de famille bien sceptique sur la capacité d’entretien et de préservation de ce nouveau jardin par les acteurs locaux concernés. On sait que le jardin dit citadin aménagé il y a quelques mois à peine sur la frange marine a déjà entamé sa période de détérioration et de déclin, forgée par un scandaleux déficit de prise en charge en matière d’entretien, de gardiennage et de sécurité. On connaît également le piteux état dans lequel se trouve l’ancien grand jardin des plantes d’Oran qui, jadis faisait la fierté des familles oranaises trouvant en cet espace un agréable lieu de promenade, de détente et de convivialité. Aujourd’hui le jardin public de M’dina Jdida n’abrite même plus la fameuse manifestation printanière des «Floralies» qui attirait les amoureux des fleurs de toute la région. Dans l’indifférence des responsables gestionnaires de la ville, le célèbre jardin des plantes a totalement perdu sa splendeur et sa belle vocation avec la disparition des parterres de plantes de collection, des surfaces gazonnées et des allées fleuries laissant place depuis des lustres à un sol poussiéreux dégarni attisant l’ambiance de tristesse, de peur, et de désolation…

Par S.Benali