Ramadhan: hausse des prix et… solidarité
Comme chaque année, à la veille du mois sacré de Ramadhan, les prix commencent à flamber sur les marchés. Malgré les annonces des pouvoirs publics sur le renforcement des mesures de contrôle des prix et de la qualité, la mercuriale pour certains produits entame son envol vers des records jamais égalés.
Au-delà des théories économiques propres à un marché déstructuré, c’est bel et bien le manque de contrôle et l’anarchie organisée qui favorise la hausse des prix et la spéculation sans limites. Déjà gangrené par le commerce informel « institutionnalisé », le système de gestion et de contrôle du commerce souffre encore des carences et des inepties héritées des anciennes années de laxisme et de tâtonnements.
Comme chaque année durant le Ramadhan, le commerce parallèle illicite qui touchait tous les produits, du pain à la viande en passant par les fruits et légumes, et autres produits alimentaires prisés par les « jeûneurs », commence à se réinstaller ici et là à travers les quartiers et les grandes cités d’habitat.
La circulation de l’argent, et les sommes colossales brassées quotidiennement sur certains grands marchés comme celui de M’dina Jdida, reflètent aussi la « richesse » amassée par certains acteurs inscrits au créneau de la spéculation et du gain illicite. Une course au gain facile qui a permis à bon nombre d’acteurs connus sur la scène locale, de s’installer en « riches dignitaires » convoitant les premiers rangs de la notabilité.
Et durant le mois sacré de jeûne, de prières et de piété, certains parmi eux, en « fidèles plus zélés », seront les premiers à assister aux Taraouih et à montrer «leur aide aux pauvres et aux démunis».
Comme chaque année, à l’approche du mois sacré, la direction de l’action sociale est débordée par les demandes des bienfaiteurs et des associations qui souhaitent ouvrir des restaurants de solidarité. Près de quatre vingt demandes d’ouverture de restaurants de charité ont été déjà reçues.
Comme chaque année durant le mois sacré de Ramadhan, l’aide et la solidarité envers les familles les plus modestes s’organisent à travers les repas gratuits et les paniers alimentaires distribués aux nécessiteux et aux passagers.
Cette année encore, une bonne centaine de restaurants de solidarité vont ouvrir leurs portes à travers les communes de la wilaya et au niveau de certains grands carrefours d’accès à la Cité. Ces restaurants de solidarité sont considérés comme un moyen efficace pouvant répondre aux besoins immédiats des familles en difficulté.
Par ailleurs, cette année, plus de 100 000 familles nécessiteuses ont été recensées et inscrites sur les listes communales des bénéficiaires de l’allocation de solidarité Ramadhan.
La solidarité et la générosité sont il est vrai des valeurs-clefs durant le mois sacré de Ramadhan. Néanmoins bon nombre d’observateurs, et de mauvaises langues avisées, se demandent pourquoi cette solidarité agissante ne s’exprime qu’un seul mois de l’année et non pas tout au long de l’année sous des formes d’action organisées et encadrées…
Par S.Benali