Oran Aujourd'hui

Le fléau de la remontée des eaux souterraines

On a appris il y a quelques jours que des travaux de renforcement des fondations de deux immeubles, au 16 et 18 de la rue Khemisti à Oran, seront très bientôt lancés. Ces deux immeubles sont en effet sérieusement menacés par la corrosion de leurs fondations en raison de la remontée des eaux souterraines de l’Oued Rouina qui traverse le centre ville. Ce projet de renforcement et de préservation des fondations des deux immeubles, consiste à la réalisation d’un forage horizontal, pour drainer l’eau vers un réseau d’évacuation et l’empêcher de s’accumuler. «Mieux vaut tard que jamais» affirment des observateurs avisés qui savent que le phénomène de remontée des eaux souterraines au centre ville d’Oran dure depuis des décennies, et ne cesse presque tous les cinq ans de revenir à la Une de l’actualité en raison des affaissements inquiétants de morceaux de trottoir ou de chaussée. Comme ce fut le cas tout récemment sur la route dite «Copico» reliant la rue de la Vieille Mosquée à la route du port. Il y a quelques temps, l’effondrement d’une partie de la route menant au port, aux abords du Pont Zabana, et qui reste à ce jour entouré de supputations et de sourdes polémiques, prouve que depuis cinquante ans, rien n’a été sérieusement entrepris pour étudier le sous-sol et lancer des travaux de captage et drainage des eaux souterraines. En janvier 2018, ce grave problème de remontée des eaux souterraines au centre ville, avait fait l’objet d’une proposition de règlement à travers un projet de réalisation d’une station de pompage équipée de trois pompes de relevage des eaux de ruissellement sous-terraines de l’oued Rouina, souvent gonflé par les infiltrations d’eaux lors des grandes chutes de pluie. Cette dernière annonce d’un projet de réalisation d’un «forage horizontal», pour un montant de 60 millions de dinars devant sauver les fondations de deux immeubles a été accueillie avec sarcasme et ironie par les mauvaises langues locales qui considèrent, à juste titre, que le fléau de la remontée des eaux inondant des caves et des sous-sol au centre ville, causant parfois de dangereux affaissements, est en réalité un important «risque majeur» devant être traité et pris en charge à sa juste mesure. Et non pas par une opération ponctuelle, financée en dernier recours par le fond national de l’Eau (FNE), puisqu’aucune enveloppe n’a été accordée par les décideurs concernés pour résoudre ce fléau qui dure depuis des lustres… Ainsi va Oran.
Par S.Benali

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