Oran

Réactivité face à la propagation du gaz carbonique : la protection civile sensibilise en milieu hospitalier

Nul besoin d’un bilan chiffré pour se rendre compte de l’ampleur du drame que cause le gaz carbonique, le CO, ce « meurtrier silencieux », léger, inerte et inodore, dans les foyers des familles algériennes, souvent inconscientes du danger, comme l’expliquera Mr Boukoussa Mohamed, médecin chef au niveau de la direction de la Protection Civile de la wilaya d’Oran.

La vétusté des équipements, leur inadaptation, la contrefaçon et la négligence des citoyens, représentent autant d’éléments qui font qu’aujourd’hui, nombre d’incidents et de drames mortels liés à l’inhalation du gaz carbonique, sont quasiment inévitables malgré les séries de campagnes de sensibilisation menées par les services de la Protection civile auprès des populations.
Les cas de citoyens qui obstruent dans leur appartement les gaines d’évacuation pour en faire un placard ou agrandir la pièce, est illustratif de cet état d’esprit d’inconscience, car en agissant ainsi, c’est tout l’immeuble qui est privé d’une voie d’évacuation des gaz.
Selon les différents intervenants de la protection civile, les causes mortelles issues de la propagation du CO dans les domiciles et son inhalation, sont diverses et se résument souvent à l’absence d’ouvertures, telles que fenêtres, dessous de portes, gaines, permettant l’aération.
La journée de sensibilisation, organisée, hier, conjointement entre la direction de l’hôpital Thami Medjbeur et l’unité de la Protection civile de Bouisseville, a visé le personnel médical et paramédical de l’enceinte hospitalière, afin d’être prêt à gérer de manière efficace et rapide, toute situation qui se présente à eux.
Le Dr Boukoussa, expliquera que le temps de réaction ne doit pas dépasser les 03 minutes pour le sauvetage d’une victime, au-delà, la tâche se complique.
Aussi, le premier intervenant représente 80 % pour le sauvetage de la victime.
Autrement dit, le paramètre « temps » est crucial, quand bien-sûr, les premiers gestes de secourisme sont respectés et maitrisés. Cela s’explique par la forte affinité du CO avec l’hémoglobine qui est 250 fois plus importante qu’avec l’oxygène.
Une vérité scientifique effrayante, et face à laquelle les professionnels sont quasiment impuissants sauf lorsque les mesures préventives sont élaborées en amont.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, il est difficile de stopper l’hécatombe, car prévaudront toujours l’inconscience des citoyens et la malhonnêteté dans la qualité des équipements.
Seuls des contrôles rigoureux et continus des parties communes des résidences et habitations collectives, ainsi que des équipements proposés dans le commerce, peuvent atténuer cette hécatombe.
Soumettre peut-être, l’installation des installations de gaz à la présentation de certificats de conformité délivrés par un organisme étatique.
Les deux vidéos projetées hier aux participants à cette journée de sensibilisation par l’équipe chargée de communication de l’EH, mettent en exergue toute la tragédie qui endeuille, de plus en plus, des familles algériennes.
Comme quoi, à la mission des éléments de la Protection civile et de celles des médicaux et des paramédicaux, un plan d’action de prévention mieux élaboré, plus coercitif, doit être décrété pour prémunir les familles d’éventuelles tragédies, dont elles sont souvent des victimes inconscientes.

Karim Bennacef

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