Recyclage des déchets : un défi qui reste posé
De plus en plus de jeunes et de moins jeunes sillonnent les rues des quartiers et des grandes cité d’habitat pour «visiter» le contenu des bacs à ordures et prélever tout ce qui peut être utile à ce nouveau métier inscrit au registre du tri sélectif informel des déchets ménagers.
Poussant à bout de bras une charrette ou utilisant souvent un baudet traînant une carriole, ces ramasseurs de bouteilles et emballages en plastique s’intègrent peu à peu dans la quotidienneté du décor urbain sans trop s’inquiéter des désagréments et des risques sanitaires liés à ce «nouveau métier».
On sait que la politique du tri sélectif a été inscrite depuis quelque temps en nouveau défi devant être gagné par les responsables et autorités locales concernées. Une démarche qui a été initiée au niveau de quelques quartiers pilotes, dont celui de El Akid, mais qui ne pouvait encore aboutir en raison principalement de l’absence de culture de l’environnement et du tri des déchets à la source par les ménages, premiers concernés.
Pour bon nombre d’observateurs avisés, l’échec était bien prévisible face aux pratiques et comportements négatifs enregistrés dans tout le processus de dépôt et de ramassage des ordures dans la collectivité locale. Même les sachets de déchets quotidiens non triés, souvent confiés à des enfants pour être jetés dans les bacs, sont parfois déposés à la va-vite n’importe où au bord d’un trottoir, au pied d’un arbre, ou au bas de la cage d’escalier. C’est à dire à quel point les missions d’éducation et de sensibilisation des jeunes sont essentielles, voire vitales dans cette démarche d’apprentissage du tri sélectif.
Il se trouve parallèlement que des organismes, Epic et entreprises spécialisées concernés par la récupération des déchets triés, notamment les plastiques, le verre, les papiers et les produits ferreux sont de plus en plus nombreux à s’installer dans ce créneau qui brasse des sommes d’argent colossales.
Ce qui a ainsi favorisé la multiplication des acteurs informels exerçant dans cette activité de tri et de collecte de façon anarchique et non encadrée. On sait pourtant que les services de la direction locale de l’environnement avait lancé il y a quatre ans un avis de recensement et de régularisation du statut de ces ramasseurs ambulants de déchets recyclables, sans trop détailler les procédures et les critères liés à cette action trop vite annoncée. «C’est aujourd’hui un gagne-pain comme un autre», souligne un sociologue oranais, «tout comme les gardiens autodéclarés de véhicules en stationnement ou les marchands illicites squattant un trottoir».
A défaut d’une sérieuse organisation et prise en charge de ce créneau pouvant améliorer considérablement les recettes communales, seuls quelques opérateurs publics et privés avisés ont investi cette activité de recyclage des déchets en plastiques et cartons, collectés dans les bacs à ordures et les décharges.
Une source d’argent non négligeable que la commune pourrait gagner en structurant et en organisant ses services avec méthodes et compétences. Il n’est pas interdit de rêver…
Par S.Benali