Réhabilitation des réseaux d’assainissement : improvisations et retards cumulés
Il y a quelques jours, le wali d’Oran avait ordonné la finalisation des travaux de réhabilitation de la conduite des eaux usées au rond point de Cité Djamel dans un délai de 10 jours . En présence du chef de daïra d’Oran, de la directrice des ressources en eaux et du directeur de la SEOR, le wali n’avait pas caché son mécontentement, voire sa colère face aux retards enregistrés par ces travaux de remplacement d’un trançon de conduite par un autre de plus grand diamètre sur cette galerie d’assainissement longeant le troisième périphérique depuis la station du «Jardin Méditerranéen» et allant vers la station de relevage de Daya Morsli. Il y a près de huit mois, l’ancien wali d’Oran avait lui aussi effectué une visite d’inspection de ce chantier de réhabilitation du réseau d’assainissement au niveau du rond-point de Cité Djamel. Et il avait lui aussi exprimé son mécontentement face aux retards et aux lenteurs constatés dans l’avancement des travaux. Malgré les mises en garde répétées des responsables locaux , ces travaux semblent encore perdurer. Selon un observateur averti, des problèmes techniques de raccordement de nouveaux tronçons neufs avec des conduites détériorées posent certaines contraintes liées aux points de corrosion et de perforation constatés. Une dégradation causée nous dit-on par les fuites d’eaux usées, le mauvais drainage des eaux pluviales et la saturation des réseaux secondaires d’évacuation dans cette zone urbaine qui a connu ces dernières années une croissance urbaine exponentielle. Des cités d’habitat collectif, une grande zone des sièges, des édifices publics comme la grande mosquée, le tribunal, le siège de Naftal, le musée du Moudjahid, des coopératives d’habitat individuelles, des commerces et des cliniques médicales ont accentué le flux d’évacuation sur ce tronçon de galerie d’assainissement aux normes controversées. Selon un ingénieur à la retraite, les anciennes études réalisées n’auraient pas pris en compte à sa juste dimension la croissance urbaine et démographique tout le long de la zone longeant le troisième périphérique entre le rond point de la Cité Djamel et la trémie du rond point de la résidence El bahia. A ce jour, durant la période estivale, les usagers du troisième périphérique sont souvent incommodés par les odeurs nauséabondes qui empestent l’air ambiant en certains endroits notamment au niveau du rond-point dit des trois cliniques. Il y a une trentaine d’années, à défaut de strict respect des plans d’urbanisation et d’occupation des sols, d’anciens élus et responsables communaux délimitaient comme bon leur semblait des assiettes foncières pour l’implantation de résidences et de villas individuelles. Des lots de terrain le plus souvent revendus par leur acquéreur à de riches opérateurs qui s’empressent d’édifier des constructions en hauteur avec aménagement en rez-de-chaussée d’enseignes commerciales diverses et variées. Il suffit de regarder les façades longeant la double-voie entre le rond-point des HLM et le rond-point El Morchid pour se rendre compte de l’ampleur du désordre et de la médiocrité urbaine forgée par l’incompétence, le laxisme et la prédation durant cette ancienne période de présumée gouvernance locale. La rénovation du réseau d’assainissement et la construction de collecteurs en fouille sur différents trajets impactés, pourtant souvent évoqués par des responsables locaux comme des priorités absolues, n’allaient malheureusement pas échapper à cette vieille règle des improvisations et des retards cumulés.
Par S.Benali