Oran Aujourd'hui

Réhabilitation du quartier de Sidi El Houari : débats sans fin, lamentations et polémiques

Comme chaque année, depuis des décennies, l’avenir du vieux quartier de Sidi El Houari revient encore une fois au coeur débat local.Et comme chaque année , le quartier historique bien nommé fait l’objet d’annonces  et de promesses, de réhabilitation et de restructuration devant préserver son cachet architectural et son authenticité. «Toutes les assiettes foncières récupérées suite aux démolition des bâtisses en ruine et des habitations précaires seront reconstruites en conformité avec l’architecture ancienne du quartier», a déclaré la semaine dernière le wali d’Oran qui vient à son tour d’hériter de ce lourd dossier. Le quartier de Sidi El Houari, souvent qualifié de «musée à ciel ouvert» en raison des sites et monuments qu’il recèle depuis des siècles, n’a en réalité jamais été pris en charge de maniére pérenne et efficace. Un ancien premier grand projet de réhabilitation, initié par l’ex-premier ministre Sid Ahmed Ghozali, qui vient de nous quitter, a été jadis inscrit au programme local de développement avec une enveloppe de financement de plus de 4 milliards de DA. Une somme colossale à l’époque qui devait surtout permettre la construction des logements de recasement des familles devant être déplacées afin d’entamer des travaux de consolidation et de restauration des structures immobilières qui devaient être conservées. Malheureusement, les médiocres improvisations de l’ancien mode de gestion gangréné par le laxisme, l’incompétence et la corruption n’allait nullement permettre une avancée significative de ce grand projet. Un projet géré par l’administration locale et qui aurait dû être confié à une agence ou un organisme spécialement créé pour cela, à l’image de ce qui a été retenu pour la Casbah d’Alger.  Au fil du temps, quelques bâtisses menaçant de s’effondrer allaient être démolies et leurs occupants recasés ici et là, comme dans la fameuse cité «batimat Talian» aujourd’hui démolie en raison de la présence d’amiante dans les cloisons préfabriquées. Quelques immeubles au centre de l’ancien quartier ont été confortés et aménagés pour servir le plus souvent à des sièges administratifs d’organismes ou d’entreprises publiques. Mais la plupart des sites et édifices, tels que l’ancienne préfecture, la porte de Canastel, les bains turcs, le mausolé et la mosquée de l’imam Sidi El Houari, la place de la perle et bien d’autres repères marquant un riche passé historique  ont été tout simplement oubliés et ignorés. Malgré les revendications et les pressions de quelques membres du mouvement associatif militant pour la préservation du patrimoine, les anciens décideurs locaux successifs n’ont jamais réussi à résoudre les contraintes et les entraves de toutes sortes qui empêchaient le lancement résolu d’un projet conséquent de réhabilitation du vieux quartier. Même des monuments importants comme la vieille Mosquée du Pacha, le Palais du Bey ou l’ancienne piscine Bastrana, qui nécessitent des travaux de consolidation du sous-sol fragilisé par les ruissellements d’eau souterraines et la dégradation du réseaux d’évacuation des eaux pluviales, sont encore en attente de restauration. Avec le temps, le débat, les polémiques et les lamentations ne concernent plus que l’utilisation future des assiettes foncières récupérées après démolition du vieux bâti à risque d’effondrement imminent…

Par S.Benali

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