Oran Aujourd'hui

«Remise à niveau» et «réhabilitation» des vieilles infrastructures sportives

Il est plutôt utopique de croire qu’un grand événement international, qu’il soit économique, culturel ou sportif, pourrait, à lui seul, suffire à transformer subitement la ville en belle métropole moderne et prospère. On se souvient que la ville d’Oran avait abrité en avril 2010 le fameux GNL 16, un congrès international sur le gaz naturel organisé par la Sonatrach et les gouvernants de l’époque, et installé en «événement majeur et décisif «pour l’avenir urbain et le statut de la ville». C’était là en tout cas le refrain mensonger de certains décideurs et responsables locaux soucieux uniquement de plaire et de servir des barons de l’ancien pouvoir aujourd’hui remis en cause. A l’époque, quelques façades urbaines, notamment à l’est de la ville où fut construit le palais des conventions, ont été fleuries et décorées pour mieux accompagner «la langue de bois» et les fanfaronnades de bon nombre de responsables alors assis au chevet des grandes dépenses publiques qui ont été engagées. Des années plus tard, loin de connaître une décroissance de ses maux et de ses déplaisirs, la ville d’Oran allait s’enfoncer dans la laideur de ses plaies urbaines et de ses déficits en infrastructures dans tous les domaines. Le vieux bâti, le bidonville, la clochardisation urbaine, l’occupation illicite des espaces, l’informel, et bien d’autres dossiers alarmants ne cessent d’être hérités par les nombreux décideurs locaux successifs qui allaient se succéder aux commandes de la wilaya d’Oran. Il est certes vrai que quelques grands investissements ont été concrétisés, après des années d’attente, permettant à Oran de répondre un peu mieux aux besoins en matière de santé, d’enseignement, de réseau routier, ou d’eau potable. Cinq ans plus tard, en 2005, le succès de la candidature oranaise à l’organisation des JM qui devaient initialement se tenir en 2021, avait soulevé un léger vent d’euphorie et de joie collective, attisé par les discours officiels et la même démagogie annonçant «un avenir de progrès et de modernité» de la Cité déjà abusivement rangée au statut de métropole méditerranéenne. Et jusqu’à maintenant, dans la bouche de certains acteurs, le vocabulaire n’a pas changé, affirmant que grâce aux jeux méditerranéens des infrastructures seront livrées et des opérations d’embellissement du cadre urbain seront réalisées un peu partout. En réalité, on sait que seul le nouveau complexe olympique, et la cité d’hébergement des athlètes, initiés et lancés bien avant l’annonce des futurs JM, constituent de nouvelles et grandes acquisitions pour Oran et sa Région. Tout le reste n’est que «remise à niveau» et «réhabilitation» de vielles infrastructures sportives qui bénéficient il est vrai de la prochaine tenue des JM à Oran. Ce qui laisse croire que sans cet événement sportif, Oran aurait peut-être végété dans la médiocrité et la laideur de ses enceintes sportives datant pour la plupart de la période coloniale…
Par S.Benali

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