Renouvellement du parc d’autobus, une priorité
Évoquant des projets de restauration et d’amélioration urbaine qui restent en attente de lancement, pour certains depuis plusieurs années, des commentateurs avisés pointent souvent du doigt certains projets annoncés ou souhaités, notamment l’aménagement, ou pourquoi pas la démolition, de la fameuse tour-carcasse dite de l’hôtel Châteauneuf, la sauvegarde de la Mosquée du Pacha et du Palais du Bey, la restructuration des vieux quartiers de Derb et de Sidi El Houari, la consolidation des bâtisses du vieux bâti, le drainage des eaux de ruissellement souterraines causant des glissements de terrain à répétition, le projet de réhabilitation du marché des Aurès, ex-La Bastille, la réhabilitation urbaine de la Sebkha d’Oran, ou encore plus récemment le lancement du projet annoncé d’aménagement touristique face à la mer le long de la pénétrante au port d’Oran.
Depuis les tragiques accidents de circulation liés à la vétusté des autocars de transport de voyageurs, les regards restent braqués sur les failles et les carences d’un secteur d’activité toujours en attente d’assainissement, de réorganisation et de modernisation.
A Oran, le transport urbain et suburbain est connu pour son lamentable état des lieux en matière d’organisation, de fonctionnement et de qualité des prestations. Après les dernières instructions gouvernementales, on a appris que pas moins de 80 cars de transport de voyageurs sont âgés de plus de 30 ans et devraient donc être concernés par une décision de retrait de la circulation. Contexte oblige, le renouvellement du parc d’autobus prend la première place des priorités parmi une longue série de mesures urgentes préconisées depuis des lustres pour sortir le secteur de la déroute et de la régression.
Tout a été déjà dit et écrit sur la «clochardisation» de cette fonction de service public. Aussi bien en matière d’hygiène, d’entretien et de maintenance des unités de transport qu’en matière d’organisation, de pratiques et de comportements loin de toute notion de professionnalisme et de respect des droits des usagers. Encore une fois, c’est bien la seule course au gain rapide qui semble motiver un bon nombre d’acteurs privés installés dans le secteur depuis des années.
Mais c’est aussi, il faut l’admettre, l’ancien mode de gestion obsolète qui n’a pas cessé de faire l’impasse sur la réflexion et la projection à long terme, favorisant les médiocres improvisations et les renoncements aux projets de structuration et de modernisation. On se souvient qu’un plan global de développement du secteur à la wilaya d’Oran a été annoncé il y a plus de dix ans et était axé entre autres sur le fameux projet de gare multimodale. Un projet plusieurs fois reporté pour être finalement gelé et classé à ce jour au registre des attentes ou… des renoncements.
Ce projet de gare multimodale est pourtant, selon les experts, un axe important pour une démarche de modernisation et d’éradication de bon nombre d’incohérences et de contraintes de fonctionnement pénalisant le secteur. Le projet de gare multimodale ainsi que la réactualisation du plan de transport et de circulation annoncée depuis des années, sont aussi des actions prioritaires devant être engagées parallèlement au renouvellement du vieux parc de bus de transport, porteur de dangers mortels pour les usagers et qui ternit l’image de la grande cité oranaise.
Par S.Benali