Restructuration du quartier «Les Planteurs» : un vieux casse-tête
L’habitat illicite, expliquent les sociologues, est un mécanisme d’appropriation de l’espace public par des groupes sociaux au gré du relâchement du contrôle des gestionnaires et de l’absence de procédures claires en matière de gestion et d’organisation du territoire de la collectivité. Et même quand des solutions d’aménagement du territoire sont préconisées, les contraintes et les lacunes sont d’une telle ampleur que bien souvent toutes les tentatives d’organisation de ces espaces fonciers sont vouées à l’échec.Tel a été le cas pour la zone urbaine de Ras El Ain-Les Planteurs, qui, depuis la seconde moitié du XIXe siècle, a connu les vicissitudes de toutes les étapes historiques de la ville d’Oran.
Depuis près de deux siècles, la population de cette zone a toujours vécu dans la crainte d’une éventuelle évacuation de leur habitat précaire. Ce qui a marqué le cadre bâti et le cadre de vie par l’anarchie urbaine dans la construction des habitations, le sous équipement, le manque de contrôle des extensions sauvages et la densification permanente. Tout cela, au final, allait hypothéquer toute opération d’aménagement visant une meilleure intégration de ces quartiers dans le tissu urbain de la ville.
Et, paradoxalement, l’ancienneté de ce quartier d’habitat précaire allait au fil des ans renforcer le sentiment d’appartenance à la ville et se manifester par des revendications permanentes et des pressions sur les responsables et gestionnaires locaux afin d’obtenir des contreparties conséquentes pour quitter les sites retenus pour tout nouveau projet de résorption de l’habitat précaire dans cette zone.
Les Planteurs, zone périphérique sur le flanc est du Murdjadjo, est un site raviné, où les risques d’éboulement et de décollement de terrains sont fréquents. Non conforme à une urbanisation à moindre coût , le site n’a été que très peu utilisé par l’urbanisation programmée. Même pendant la période coloniale, toutes les tentatives d’endiguer son extension et sa densification furent vouées à l’échec.
Avant l’indépendance, ce quartier figurait déjà dans plusieurs projets d’embellissement de la ville d’Oran. Des projets de démolition des baraquements et de restructuration urbaine de la zone, qui restent à ce jour sans résultats…
Par S.Benali