Sebkha d’Oran: vers la fin des échecs et des renoncements ?
Parmi les principales annonces du wali d’Oran lors de la rencontre avec les membres de la société civile figure notamment le fameux projet d’aménagement du site de Dhaya Morsli, plus connu sous le nom de la Sebkha d’Oran. Un projet, a souligné le wali , qui intègre la réalisation d’un «village scientifique» dont la construction sera lancée dès le premier trimestre 2024. On ne peut que se féliciter et applaudir à cette initiative visant à mettre un terme à l’état de dégradation avancée de cette zone humide livrée à la pollution par les eaux usées et les déversements anarchiques de rejets industriels.
Lors de cette rencontre de concertation avec la société civile , M. Saayoud a précisé que le projet de réalisation d’un village scientifique au lac de la sebkha d’Oran a été inscrit au programme de l’exercice 2024 et que «les travaux seront lancés durant le premier trimestre de l’année 2024». Le wali a indiqué que ce projet comporte la réalisation d’espaces verts, de circuits de randonnées ainsi que la construction de cinq immeubles devant abriter un «village scientifique» dédié aux enseignants et chercheurs des différentes universités.
Mais on sait que ce projet d’aménagement de la Sebkha d’Oran, évoqué depuis des décennies et enfin initié en 2014, reste encore à la traîne, cumulant des interrogations et des incertitudes. Plus connue sous l’appellation populaire du «Petit lac», cette zone humide a souvent fait l’objet d’annonces de lancement de divers projets d’études de réhabilitation élaborés par des universitaires et des cercles de recherche en écologie.
En novembre 2016, lors d’une réunion de présentation organisée à la wilaya, un architecte libanais avait exposé les lignes d’un schéma d’aménagement aujourd’hui rangé aux oubliettes de l’administration locale. En 2019, le ministère de l’environnement avait annoncé l’octroi d’une enveloppe de 100 millions de DA devant contribuer au lancement du projet de réhabilitation de la « Sebkha d’Oran » et d’en faire un site de loisirs, d’éco-tourisme, de pratique sportive et même de recherche scientifique.
En réalité, toutes ces actions annoncées pour la préservation et de la valorisation de la Sebkha oranaise figurent déjà depuis près de deux décennies dans une ancienne étude d’aménagement réalisée en 2004 et rangée dans les oubliettes de l’administration locale. Une étude comportant plusieurs volets dont le bornage, la clôture des zones de nidification , la réalisation d’une piste cyclable et d’un observatoire d’oiseaux migrateurs, et surtout la dépollution du site par l’éradication des rejets des eaux usées domestiques et industriels.
Un problème qui, à ce jour, n’a pas été réglé de manière durable et efficace . Fatalement, bon nombre d’Oranais s’interrogent sur l’opportunité et la crédibilité, de ce projet de construction «d’ un «village scientifique» sur la sebkha d’Oran, un site en attente de dépollution et de valorisation, et inscrit lui aussi parmi les nombreux grands dossiers en éternelle instance, évoqué à chaque changement de responsable au niveau central ou local, mais à ce jour pénalisé par la fatalité des échecs et des renoncements…
Par S.Benali