Sidi Bel Abbés (Evocation) : Ammi Bachir Tic-tac, une mémoire vivante de Petit Paris

Depuis l’aube de l’indépendance, il était connu comme l’unique horloger et pionnier de sa ville à Sidi Bel Abbés. Qui donc ne connait pas le mythique local à la pancarte Tic-tac ?

C’est de lui qu’il s’agit, Hadj Ouici El Bachir connu sous le nom de Ammi Bachir ou Tic-tac pour les nostalgiques. Il est l’un des rares autochtones vivants et qui laisse derrière lui une carrière bien remplie en tant que réparateur de tous types d’horloges et montres. Le fait d’évoquer l’ex Petit Paris remonte au temps de la l’ère coloniale ou Ammi Bachir a commencé l’apprentissage de réparation des horloges de son père Ouici Kouider. Ce dernier a appris, à son tour, le métier chez son ami le Français Maurice Benichou qui était le pionnier dans la réparation des horloges au niveau de la ville de Sidi Bel Abbés. Le défunt Ouici Kouider a ouvert son local au niveau du marché Garguenta dans le vieux quartier Graba, actuel Ha? Emir Abdelkader.
Ayant appris donc le métier d’horloger de son père, Ammi Bachir a ouvert son premier atelier en 1963 dans la rue Montanière, actuelle rue Bouroumi Mohamed, en plein centre ville de Bel Abbés. Dans son petit local, on pouvait le distinguer avec sa loupe aux yeux en train de réparer une petite montre d’un client. Puis, Tic-tac (comme préfèrent le surnommer les anciens de Bel Abbés) déménagea vers le boulevard Emir Abdelkader, juste en face du centre culturel Benghazi Cheikh. Même la famille Ouici déménagea à son tour du centre ville à côté du building Hasnaoui pour s’installer au quartier Adda Boudjellal (ex Mâconnais). A présent, c’est le fils de Bachir Fethi qui détient le local et préserve le métier de son grand-père Kouider. Tic-tac boucle soixante années d’existence pleine d’histoires. Aujourd’hui âgé de 74 ans (né le 15 mai 1949), Ammi Bachir ne sort que rarement de son domicile à cause de la maladie. Une retraite bien méritée pour ce symbole de la Mekerra.
M. Bekkar