Sidi El Houari : entre promesses et culte des illusions
Les glissements de terrain au quartier de Sidi El Houari, devenus fréquents, sont inscrits dans les préoccupations des autorités locales qui veulent trouver une solution. Lors d’une récente réunion consacrée à ce dossier, des instructions fermes ont été données par le wali à tous les organes concernés, dont le bureau d’études et le centre de contrôle technique pour proposer rapidement des mesures à mettre en œuvre pour éradiquer ce grand risque urbain. On sait qu’en l’espace de quelques années, plusieurs glissements de terrain ont eu lieu dans ce quartier historique. Si certains légers petits glissements de terrain ont été pris en charge ces derniers mois par les services communaux comme autant de «points noirs» déformant la chaussée ou le trottoir, d’autres glissements plus importants nécessitent par contre des travaux spécifiques devant être menés par des services spécialisés afin d’éviter des risques et des dégâts importants. On sait que plusieurs glissements de terrain se sont produits dans ce quartier, notamment celui qui a eu lieu en 2016 à la rue Amara Boutkhil (ex-rue Philippe). Un glissement sur une longueur de 20 mètres, une largeur de 4 mètres et une profondeur de 10 mètres, et qui fort heureusement n’a fait aucune victime. La rue des Jardins reliant elle aussi le quartier à la place du 1er Novembre a également connu deux grands glissements de terrain. On peut également citer le sol instable et fragile du côté de la Mosquée du Pacha et de l’ancienne piscine Bastrana, ce qui semble-t-il aurait entravé des travaux de réhabilitation jadis programmés. On sait que le quartier de Sidi El-Houari, considéré comme un pôle urbain historique et mémoriel important, connait depuis des lustres un dépérissement de son tissu architectural en raison de l’absence de stratégie globale de réhabilitation et de restructuration du vieux quartier. Contrairement au grand projet mis en œuvre pour la sauvegarde du site de la Casbah à Alger, le quartier de Sidi El Houari n’a fait l’objet que de quelques opérations disparates de démolition de bâtisses en ruine ou de restauration et consolidation de quelques immeubles autour de la vieille place ex-Kleber. Certains sites et monuments historiques classés, dont le Palais du Bey et la Mosquée du Pacha restent à ce jour en attente de lancement d’un projet crédible de sauvegarde et de réhabilitation. Aujourd’hui, face au fléau des glissements de terrain liés à la fragilisation du sous-sol par les écoulements d’eau souterraines et pluviales et la vétusté des réseaux d’assainissement, le quartier de Sidi El Houari, classé pourtant site urbain à protéger, risque encore de connaître de grandes illusions en matière de promesses de sauvegarde et de réhabilitation. Surtout quand on constate que même les actions élémentaires d’entretien, d’hygiène, de nettoiement, d’éclairage public et de maintenance urbaine à travers le quartier restent encore aléatoires et soulèvent même souvent la colère et les remontrances du wali d’Oran lui-même… Et comme dit l’adage, « une seule main ne peut applaudir ».
Par S.Benali